Streaming : Netflix passe à l’offensive en Afrique

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Avec une demande croissante de contenu local et une concurrence croissante, le géant américain du streaming en ligne avance stratégiquement ses pions sur le continent Africain.

Quelques années après ses débuts en Afrique, soit 6 ans, Netflix vient présenter à la fois sa nouvelle feuille de route pour les prochaines années et publier un rapport instructif sur son impact socio-économique sur le continent africain. S’appuyant sur le succès d’émissions ou de séries comme la série sud-africaine Blood and Water, le géant du streaming vidéo en ligne a affirmé avoir investi l’équivalent de 160 millions d’euros dans la production de contenus cinématographiques dans les trois pays où il s’est implanté, à savoir l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria. « L’expansion de nos activités ici est une bonne chose pour Netflix », a déclaré la société dans ce tout nouveau rapport qui fait un focus sur ses trois marchés cibles.

L’Afrique du Sud, plus grand contributeur africain de la plateforme

Netflix avance avoir créé plus de 12 000 emplois dans les trois pays, et généré 218 millions de dollars de revenus du PIB rien qu’en Afrique du Sud. « C’est un début, nous prévoyons d’atteindre plus de pays sur le continent », a déclaré Shola Sanni, directrice de la politique de Netflix pour l’Afrique subsaharienne, lors d’une conférence de presse à Johannesburg.

Actuellement, l’Afrique du Sud est le premier contributeur africain du site, avec plus de 170 films, séries et documentaires. En 2020, Blood and Water, une série centrée sur une adolescente du Cap qui enquête sur sa sœur enlevée à la naissance, s’était même placée en première place aux États-Unis. D’autres productions comme Silverton Siege (sud-africaine), Aníkúlápó (nigériane) et Disconnect : The Wedding Planner (kenyane) ont, également, toutes figuré dans les listes du top 10 mondial de Netflix. « On va s’appuyer sur ces jalons pour développer notre activité, tout en continuant à investir pour soutenir les économies créatives locales et donner à de plus en plus de narrateurs africains une voix amplifiée sur la scène mondiale », promet l’entreprise.

Preuve que l’Afrique du Sud est en train de devenir le pays leader pour Netflix, le géant du streaming y a opéré son plus important investissement, à la fois en termes d’échelle et de budget, avec la série d’aventure One Piece, une adaptation des célèbres mangas japonais.

Une demande croissante de contenu local

Ces dernières années, Netflix a misé sur la diversification de sa production en dehors des États-Unis, réalisant de gros scores avec des séries comme l’espagnole La casa de papel et le drame dystopique sud-coréen Squid Game, carton mondial récompensé aux Golden Globes.

En 2021, la société s’est associée à l’Unesco pour financer six courts-métrages de jeunes réalisateurs africains. « Il est temps que les plateformes de renom réalisent la richesse et la valeur de nos histoires », a glissé mercredi à l’AFP l’un de ces lauréats, la cinéaste sud-africaine Gcobisa Yako, en marge de la conférence de presse.

Dans cette optique, Netflix investit également dans le renforcement des capacités des acteurs du secteur, par le biais de programme de formation, et de bourses dédiées, notamment, à travers, le Fonds Netflix pour l’équité créative, doté d’un million de dollars.

Seul bémol, pour le géant du streaming vidéo en ligne, le faible niveau des incitations à la production de contenus à travers le continent. Résultat : les contraintes financières limitent l’évolution de l’industrie.

Pierre Edouard Ouédraogo