72h du lait local : le Burkina Faso mise sur la souveraineté alimentaire et l’interdiction du lait importé

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C’est parti pour la 11ᵉ édition des 72h du lait local

Favoriser la consommation locale, tel est le credo de l’Union Nationale des Mini-Laiteries et Producteurs du Lait Local du Burkina qui ont lancé ce lundi 22 décembre à Ouagadougou les 72h du lait local avec pour objectif d’évoquer la problématique liée au lait et renforcer la qualité de production de la chaîne de valeur lait. Le thème de cette édition 2025 est « Conformité et innovation pour une filière lait local durable et inclusive ».

Cette tribune est un moment pour les acteurs de la filière lait de porter un regard sur les défis (concurrence des produits importés, normes, financement, insécurité) et aussi comment faire la promotion de la filière lait local au Burkina Faso. 

100 mini-laiteries et 1 million de litres collectés : la filière lait en pleine croissance

Pour le président de l’Union Nationale des Mini-Laiteries et Producteurs du Lait Local du Burkina, Ibrahim Adama Diallo, ces journées sont nées d’une conviction que le Burkina Faso peut profiter énormément de la filière et il entrevoit le lait local comme solution. « Le lait local n’est pas une option. C’est une solution. Une solution pour l’emploi. Une solution pour la nutrition. Une solution pour la stabilité des territoires. Une solution pour notre souveraineté alimentaire », a-t-il déclaré. Avec un réseau national de plus de 100 mini-laiteries sur le territoire national, 1 million de litres de lait collectés, et plus de 1 milliard FCFA de chiffre d’affaires l’an au profit de plus de 3 000 éleveurs, la filière contribue à l’économie nationale et il faut la moderniser pour renforcer sa part contributive au développement du pays.

Avec 1 million de litres collectés annuellement, les 100 mini-laiteries du réseau national transforment le lait local en levier économique pour plus de 3 000 éleveurs burkinabè

Conformité et innovation : la stratégie pour conquérir la confiance des consommateurs

Pour revenir sur la thématique qui prône la stratégie de modernisation, M. Diallo explique : « Conformité et innovation pour une filière lait local durable et inclusive au Burkina Faso. La conformité, ce n’est pas pour exclure. C’est pour gagner la confiance. L’innovation, ce n’est pas pour impressionner. C’est pour être compétitifs, pour réduire les pertes, pour mieux vendre, pour mieux vivre de notre travail. »

Depuis 2008, l’Union entend placer la qualité au cœur de ses actions. Pour ce faire, une charte est mise en place car pour eux la qualité est une valeur et non une option. Trois mini-laiteries du réseau sont certifiées aux normes NBF de l’ABNORM et 15 autres mini-laiteries sont en cours.

Afin de favoriser la consommation du lait, le concept de resto-lait est lancé et plusieurs localités abritent ces restaurants. Le dernier en date sera ouvert au quartier Dapoya de Ouagadougou.

Vers l’interdiction du lait en poudre importé : un objectif ambitieux pour le Burkina

Ces journées viennent pour renforcer la structuration de la filière au Burkina et pour ce faire elle bénéficie de l’appui du gouvernement à travers le ministère des Ressources Animales. Pour la Direction régionale du Kadiogo du ministère des Ressources Animales, pleins d’initiatives gouvernementales sont entreprises pour accompagner la filière lait, notamment l’insémination artificielle des vaches avec 800 000 vaches afin de favoriser le consommer local. Également, les unités de production Faso Kosam et Faso Guulgo viennent renforcer la chaîne de valeur du lait au Burkina Faso.

Selon les partenaires techniques et financiers (PTF), la filière est un levier de création d’emploi et un vecteur économique. Karim Sere, Directeur des programmes à l’ONG Oxfam, représentant les PTF, a dans son adresse fait un plaidoyer fort pour l’autonomie alimentaire, spécifiquement dans le secteur laitier. Il s’inscrit dans une vision politique actuelle prônant la consommation locale et la souveraineté économique. « …la promotion directe et locale qui va en droite ligne dans la vision politique d’aujourd’hui, qui est le consommer local, qui est la souveraineté dans tous les sens », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « …pour que dans quelques années, on interdise l’importation du lait en poudre au Burkina et que nous puissions tous consommer le lait local. »

Durant ces 72h, plusieurs activités sont au programme, notamment une conférence publique et l’inauguration d’un resto-lait.

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Pierre Ouédraogo


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