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L’Union africaine souhaite créer une nouvelle agence de notation, plutôt que de coopérer avec les agences de notation financières occidentales selon Sika Finances. L’Union africaine souhaite se démarquer des agences de notation financières occidentales, qui sont souvent accusées d’être biaisées contre les économies africaines.
L’Union africaine (UA) veut créer sa propre agence de notation financière, longtemps annoncée sur la création, à partir de 2024 selon Reuters qui cite une source au sein de l’institution panafricaine. “Le secteur privé est déjà très intéressé par la mise en œuvre de cette initiative… Les investisseurs ont été très positifs. Ils veulent voir ce qui en résultera”, a déclaré Misheck Mutize, expert principal à l’UA, ajoutant que l’objectif était de lancer l’initiative en 2024. Toujours selon la même source, les ministres des Finances de l’UA ont approuvé au cours du second trimestre 2022 le projet de création de la nouvelle agence mise en place par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), le bras séculier de l’Union Africaine créé pour améliorer la gouvernance sur le continent. Ce projet sera soumis à l’appréciation du conseil exécutif de l’institution panafricaine en février 2024 et une fois approuvée, la nouvelle agence devrait démarrer ses activités sur le Continent.
Permettre aux économies africaines un accès plus équitable aux marchés financiers internationaux
La création de cette agence est une initiative importante pour l’UA, qui souhaite améliorer l’accès des économies africaines aux marchés financiers internationaux. L’enjeu derrière un tel projet est de doter l’Afrique d’un outil d’évaluation objectif du risque d’investissement dans un contexte où les décideurs africains sont de plus en plus critiques envers les méthodes et approches du “Big Three” de la notation financière mondiale à savoir Fitch, Moody’s et S&P Global Rating. On se souvient en effet qu’en 2022 le président Sénégal Macky Sall, alors
Président de l’Union Africaine, fustigeait les évaluations “très arbitraires” des agences internationales estimant que leur perception du risque d’investissement en Afrique était toujours plus élevée que le risque réel, selon Sika Finance.
Il faut dire que les agences internationales comme Moody’s, Fitch et S&P qui classent presque tous les émetteurs souverains du continent au bas de l’échelle de notation avec pour conséquence des coûts d’endettement toujours plus élevés.
La nouvelle agence qui sera vraisemblablement basée à Addis-Abeba, en Éthiopie, même si cela reste à confirmer, sera chargée de noter la solvabilité des États et des entreprises africains. Elle permettra aux économies africaines de bénéficier d’un accès plus équitable aux marchés financiers internationaux.
Pierre Ouédraogo