Activités minières : le Gabon pourrait suspendre l’exportation d’or brut, un projet de décret a été adopté

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Le Gabon compte interdire l’exportation de l’or brut, non raffiné. En effet, selon l’information issus du conseil des ministres du 14 avril dernier, un projet de décret visant à encadrer les activités minières aurifères en vue de la reprise des activités d’orpaillage artisanales dans le pays a été adopté, rapporte le Nouveau Gabon ; rapporte Agence Ecofin.

L’or bientôt traité sur place au Gabon

Le projet de décret qui a été adopté récemment au conseil de ministres renferme plusieurs innovations parmi lesquelles « l’obligation de raffiner l’or destiné à l’exportation ». Si le projet venait à aboutir, c’est un tournant dans la politique minière qui serait opéré car jusque là l’or produit au Gabon est exporté à l’état brut, car le pays ne dispose pas d’une usine de raffinage d’or.

Mais, comme l’annonçait au mois de février dernier la société à capitaux londoniens et émiratis, Alpha Centauri Mining (ACM), une unité de traitement de l’or est actuellement en construction dans la Zone d’investissement spécial de Nkok. Une première usine de raffinerie de l’or d’une capacité de quatre tonnes par an, qui permettra à cette entreprise d’exporter uniquement de l’or raffiné, transformé au Gabon.

Les chiffres montrent qu’entre 2017 et 2021, les exportations de ce métal n’ont pas cessé de croître dans le pays. En 2021, le Gabon a exporté de l’or brut d’une valeur de 8,4 milliards de FCFA contre 1,6 milliard de FCFA l’année précédente et 1,4 milliard de FCFA en 2017.

L’exploitation de l’or artisanale bientôt encadrée 

Le projet de loi vient en effet réformer le secteur minier avec des nouvelles dispositions. Ce projet prévoit aussi la création du statut d’aide-artisan minier, la faculté pour un orpailleur de disposer d’une main-d’œuvre par regroupement de dix aides-artisans ainsi que la limitation aux alluvions et aux colluvions de l’exploitation de l’or à petite échelle désormais, en vue de préserver les zones à fort potentiel ; et le partage systématique de production entre l’État et tout exploitant d’une mine à petite échelle, en lieu et place d’une participation de 10 %.

Pour rappel, depuis 2021, le Gabon a mis fin à l’exploitation artisanale de l’or, via l’opération « Bayende ». Ce, à la suite d’une forte activité illicite. Aujourd’hui, le pays prépare sa relance dans un cadre réglementé. D’après des informations de la Société équatoriale des mines (SEM), la production aurifère gabonaise est de 2 tonnes par an. Et selon les estimations citées par la direction générale du Trésor français, les ressources nationales d’or s’élèveraient à 40 tonnes.

Pays a fort potentiel minier, si toutefois le projet venait à être entériné ferait du Gabon un pays producteur et transformateur de l’or.

Pierre Ouédraogo