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Dans cet article, Charles Bazié Expert en Digitalisation et en Innovation évoque l’historique de l’arrivée d’Internet au Burkina, la gouvernance de l’Internet, les raisons qui expliquent le coût d’accès à Internet dans le pays ainsi que ses pistes de solutions.
Qu’est-ce que internet ?
Internet est un réseau mondial d’ordinateurs interconnectés qui permettent la communication et l’échange de données entre des millions d’utilisateurs à travers le monde. Créé dans les années 1960 dans le but de permettre aux scientifiques de partager des informations et de travailler ensemble, il s’est depuis étendu pour répondre à une grande variété de services et de contenus en ligne, tels que les e-mails, les sites Web, les réseaux sociaux, les jeux en ligne, les vidéos en streaming et bien plus encore.
La communication entre les différents appareils sur internet repose sur des règles de communication appelée protocole de communication. Concernant internet de nos jour le protocole de communication utiliser est appeler TCP/IP. Ainsi lorsque vous vous connecté sur internet l’on vous attribue un identifiant unique appeler Adresse IP. C’est grâce cet identifiant que nous pouvez envoyer ou recevez des données sur Internet.
Afin de pouvoir bien échanger entre les équipements, il existe plusieurs moyens et technologies d’interconnexion à savoir la fibre optique, les ondes FH (Fréquence Hertzienne), …etc. La qualité et accessibilité d’internet dans certaines zones ou pays est dû en partie à la qualité de leurs infrastructures d’interconnexion.
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Internet est-il gouverné ?
Internet est gouverné à travers un système de gouvernance multipartite impliquant différentes parties prenantes telles que les gouvernements, les organisations internationales, les entreprises, les groupes de la société civile et les utilisateurs individuels. Ce système de gouvernance multipartite a évolué au fil du temps pour refléter l’expansion et l’évolution d’Internet.
Le cadre de gouvernance actuel d’Internet comprend des organisations telles que l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), l’Internet Engineering Task Force (IETF), l’Internet Society et le World Wide Web Consortium (W3C). Ces organisations travaillent ensemble pour coordonner et réglementer divers aspects d’Internet, tels que les noms de domaine, les protocoles Internet et les standards Web.
Il est important de noter que la gouvernance d’Internet est un processus en constante évolution et que les discussions sur les orientations de la gouvernance d’Internet se poursuivent régulièrement au niveau national et international.
État des lieu l’internet au Burkina Faso
Le Burkina Faso à l’instar de plusieurs pays africains fait partie des pionniers à avoir internet. Dès 1989, des chercheurs de l’ORSTOM (Office de la recherche scientifique et technique outre-mer) ont installé à Ouagadougou un serveur UNIX et un réseau TCP/IP de 5 ordinateurs, qui se connectent au reste du réseau mondial par modem. Ce mini réseau donnera plus tard naissance au RIO, ancêtre de l’Internet africain. Il faut attendre jusqu’au 19 mars 1997 pour assister à l’ouverture d’Internet au public et cela se fera à Ouagadougou. Cette ouverture marque le début des grands chantiers numériques au Burkina Faso. Après le lancement s’en suivra l’installation d’un réseau d’interconnexion de fibre optique d’une longueur de 5 239 km qui desservira la plupart des chefs-lieux de régions et de provinces ainsi que plusieurs départements du Burkina Faso.
Tous ces travaux ont été effectués par l’État avant l’arrivée des opérateurs de télécommunications qui progressivement ont renforcé ce réseau de fibre optique. Au-delà des liaisons filaires nous disposons également de liaisons Hertzienne par VSAT.
Le marché de la connexion internet au Burkina Faso est principalement occupé par trois opérateurs de téléphonie : Orange, Moov et Telecel. Au-delà de ces opérateurs nous avons des fournisseurs d’accès d’internet comme IP PLUS, GVA (CANALBOX)…etc.
4,96 millions d’utilisateurs Internet
Pour une population de 22,96 millions d’habitants, seulement 4,96 millions utilisent internet, dont 70,99% du trafic Internet se fait via smartphone. Ce qui montre la place importante qu’occupent les opérateurs de téléphonie dans la couverture réseau internet au Burkina Faso. Malgré les efforts des opérateurs de téléphonie de couvrir tout le territoire Burkinabè, force est de reconnaître qu’ils sont confrontés à plusieurs difficultés comme :
- Le terrorisme qui détruit ça et là les installations telecom qui pourtant s’élèvent à des centaines de millions
- Le taux d’utilisation Internet, qui n’atteint même pas 50 % sur le nombre d’abonnés au téléphone mobile.
- Les coupures de fibre souvent causées parfois par les citoyens
- La position enclavée du Burkina Faso qui nécessite un investissement important pour accès au câble maritime,
Toutes ces situations ont engendré une couverture partielle et incomplète du territoire Burkinabè par internet.
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Crise liée à l’accès et aux coûts d’internet au Burkina ?
Depuis quelques jours nous assistons à une crise liée aux coûts d’internet au Burkina et cela est marqué principalement par des messages d’appel des consommateurs à réduire les coûts liés à accès d’internet au Burkina Faso. Cette situation fait suite à une hausse des prix de la connexion internet constaté en Côte d’Ivoire qui pourtant est un pays côtier et à accès au câble maritime plus facilement.
Me concernant mon intervention tentera de donner quelques éléments clés à considérer concernant le coût élevé de l’internet au Burkina Faso.
Tout d’abord, le coût de l’Internet est lié à l’infrastructure télécom de chaque pays. Pour un pays comme le Ghana ayant un accès direct au câble maritime dépensera moins en infrastructure réseau d’interconnections qu’un pays comme le Burkina Faso qui n’a pas de débouchées maritimes directes et sera obligé d’investir beaucoup dans l’infraction réseau.
Ensuite, le taux de pénétration d’Internet, sur une population de plus de 21 millions, seulement 4 millions environ. Pourtant la mise en place de telles infrastructures nécessite beaucoup de moyens qui faudrait rentabiliser.
Enfin les aspects politiques. Le Burkina Faso depuis 1987, l’OPT s’est scindé en deux pour donner naissance à deux structures : l’ONP chargé des activités postales et l’ONATEL, responsable des activités de télécoms. L’ONATEL à l’époque bénéficiait toujours du monopole des télécoms au Burkina Faso, jusqu’en 1998 où une loi autorisant sa privatisation partielle a été adoptée. Aujourd’hui, ONATEL est totalement privatisé et est tenu en majorité par le Groupe MOOV.
Cette réorganisation signifie que l’État n’a plus une implication directe dans les actions de cette société qui autrefois était étatique. Pourtant les télécom constituent un élément clé de souveraineté numérique mais aussi de développement. Cette situation permet aux sociétés de télécommunication de disposer et fixer librement leur prix puisqu’elles sont toutes des sociétés à but lucratif comme toutes les autres entreprises.
Tous ces éléments mentionnés plus haut expliquent en partie le pourquoi du coût élevé de nos forfaits de connexion internet.
Solution pouvant contribuer à réduire le coût d’internet au Burkina Faso
Malgré l’installation les efforts consentis par les opérateur et l’état le prix d’un giga de données mobiles restent en moyenne très élevé au Burkina Faso. Les lignes qui suivront sont des propositions de solution qui pourrai aider à réduire considérable le cout du giga de donnée au Burkina Faso.
Dans un premier temps, il est important pour l’état de prendre ses responsabilités en ayant une main mise direct sur le fonctionnement des entreprises de télécommunication, soit en ayant sa propre entreprise de télécommunication comme autrefois ou en réorganisant les textes concernant le fonctionnement des entreprises de télécommunication afin de mieux s’impliquer.
Ensuite, nous, en tant que citoyens, OSC (Organisation de la Société Civile) nous devons travailler à promouvoir l’éducation numérique afin de susciter davantage l’utilisation d’Internet, mais aussi la disponibilité d’Internet dans les régions reculées afin d’accroître le taux d’utilisation d’Internet et de donner plus de poids au consommateur. En plus de cela nous devons encourager la mise en place de réseau communautaire, une alternative pouvant faciliter et réduire le coût des forfaits de connexion mais aussi améliorer l’accessibilité de la connexion internet partout au Burkina.
Enfin je préconise, la mise en place d’une fédération d’acteurs multipartites pour suivre le fonctionnement d’Internet et veiller au respect du droit des consommateurs liée au service numérique, tout en renforçant également l’éducation numérique et citoyenne de nos populations sur le numérique.
Cet article est, non seulement une synthèse de mes connaissances liées au fonctionnement d’Internet mais aussi à la gouvernance d’Internet. L’idée étant de permettre aux citoyens jeunes de comprendre davantage Internet, mais aussi de prendre conscience de la tournure importante que nous ne devons pas rester en marge, concernant le devenir d’Internet dans nos pays.
À lire Audi de Charles Bazié Qu’est-ce que la souveraineté numérique et quand est-il de celle du Burkina Faso ? By Charles Bazié
By Charles BAZIE (Entrepreneur Digital et Social) | Digitalization and Innovation Expert | Open Gov activists | Internet Gov Activists.
Digital Magazine Burkina, La Rédaction
Félicitations et merci pour cette belle exposition. Nous sommes éclairé de plus sur le problème de la cherté de nos réseaux de communication.