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Le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a rencontré les forces vives de la nation venues des 13 régions du pays ce 11 juillet 2024 au Palais des Sports de Ouaga 2000. Dans un discours franc et direct, le chef de l’État a abordé sans complaisance les défis auxquels le Burkina Faso est confronté.
Celui qui a la destinée du pays pour les cinq (5) années à venir après les assises nationales qui l’y ont consacré, le Capitaine Ibrahim Traoré a tenu à rencontrer toutes les composantes de la société afin d’échanger avec ces dernières sur les objectifs à mener durant le mandat qu’il aura en charge. C’est donc sans complaisance et dans un langage non dissimulé comme on le connaît que le Capitaine Traoré a égrené tout d’abord le bilan de leur temps à la tête de l’État et ensuite dressé les différentes initiatives que les différents ministères auront à mener les cinq ans à venir. Il a ainsi abordé plusieurs domaines et de grandes réformes seront attendues.
Poursuivre la lutte contre le terrorisme, promouvoir le développement endogène et favoriser la cohésion sociale : tels seront les grands axes de la suite du mandat du Capitaine Traoré et son gouvernement, sans oublier de renforcer la solidarité au sein de la Confédération de l’AES.
À travers cet article, nous allons évoquer certains aspects de l’adresse du Chef de l’État aux forces vives de la Nation.
Nous n’allons pas permettre que des Burkinabè communiquent contre des Burkinabè
Pour le secteur de la Communication, le Chef de l’État entend recadrer la filière afin de faciliter l’éveil des consciences et dynamiser la sensibilisation des masses. “Nous souhaitons que chacun soit acteur de l’émergence du Burkina Faso à travers sa manière de communiquer parce que tout se trouve dans la communication”. Il faut noter que le Capitaine fait allusion à la guerre communicationnelle qui tend à peindre le pays en rouge ou en noir, c’est selon, afin de discréditer ses dirigeants. “Nous n’allons pas permettre que des Burkinabè communiquent contre des Burkinabè” a déclaré le Capitaine Traoré, pointant du doigt ceux qui souhaitent salir le pays par des propos mensongers. “Vous pouvez ne pas aimer ma personne en tant qu’Ibrahim Traoré mais vous devez aimer votre pays.” a alors déclaré le Chef de l’État.
Il y a des centres d’opérations en Côte d’Ivoire et des bases au Bénin pour déstabiliser le Burkina Faso
Le Président a également évoqué la situation sécuritaire, lançant un avertissement sévère. En effet, le Capitaine Traoré affirme et dénonce qu’“Il y a des centres d’opérations en Côte d’Ivoire et des bases au Bénin pour déstabiliser le Burkina Faso.” “Je le dis, j’insiste et je persiste : nous n’avons rien contre le peuple ivoirien mais nous avons quelque chose avec ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire” et de poursuivre “il y a bel et bien à Abidjan un centre des opérations pour déstabiliser notre pays, personne ne peut le nier et nous ferons les preuves dans les jours suivants, nous vous montrerons des preuves physiques, vous allez comprendre de quoi nous parlons” a-t-il asséné. Également, le Capitaine Traoré n’est pas allé par quatre chemins pour dévoiler la base militaire au Bénin. “Personne ne viendra nous dire qu’au Bénin il n’y a pas de base française dirigée contre nous, nous avons les preuves sous la main, deux bases importantes, nul ne peut le contester et je les mets au défi et nous n’avons rien contre le peuple béninois, là nous avons un problème avec la politique des dirigeants béninois” a lancé le Chef de l’État avant d’avertir “Ne prenez pas vos pays pour en faire des bases arrières parce que ce sont vos populations qui vont en souffrir après et ce n’est pas une bonne politique”.
Il a ensuite promis que le département de la Défense va poursuivre l’acquisition d’armement afin de faire face au terrorisme et à même d’être une armée des plus puissantes de la sous-région.
Nous allons continuer à ramener en surface notre Culture
Concernant la Culture, le Capitaine Traoré a appelé à poursuivre les initiatives déjà entreprises : “Nous avons lancé plusieurs initiatives au cours de l’année 2024, vous avez pu célébrer avec nous, ‘le mois du consommons local’, nous avons eu également les journées traditionnelles, le mois du patrimoine, etc. Nous allons continuer à ramener en surface notre Culture parce que c’est de là que nous retrouvons notre identité, nos coutumes.”
Cette rencontre, marquée par la franchise du discours présidentiel, a suscité des réactions par des acclamations au sein de la cuvette du Palais des sports acquise à la cause du Président.
Il y a une justice pour le pauvre, une justice pour le riche. Ça ne peut plus continuer
Le Capitaine Traoré a conclu en s’attaquant à la justice : “Nous avons un sérieux problème avec ce volet de la Justice et j’ai voulu ainsi le garder pour la fin. Nous avons entamé des réformes, nous avons plaidé pour une justice plus équitable mais beaucoup de brebis galeuses subsistent. Il y a une justice pour le pauvre, une justice pour le riche. Ça ne peut plus continuer” a martelé le Capitaine Ibrahim Traoré. L’injustice est un fléau pour nos sociétés et le Chef de l’État a promis une réforme en profondeur du code pénal à travers sa relecture.
Pour renforcer la lutte contre la corruption, des cellules de veilles seront installées dans chaque ministère afin de déceler toute pratique et recueillir des cas de corruptions.
Cette rencontre marque un tournant dans l’entame du quinquennat du Président du Faso et face aux enjeux cruciaux du pays. Le Président du Faso a pour finir lancer un coup de gueule à l’endroit des intellectuels qui selon lui continuent de prêcher pour les impérialistes.
Pierre Ouédraogo