Point de vue : les artistes devraient plus promouvoir les écoutes sur les plateformes de streaming musical que YouTube

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En moins de deux semaines, le clip Commando de Kayawoto feat ; Privat 4.5 a atteint 1 million de vues sur YouTube et la Djeneba Djaba de Debordo atteint 4 millions de vues en moins de 48 heures. Ce qui incontestablement donne de la popularité aux artistes et aux chansons. Cependant, est-ce que ces vues et cette popularité donne vraiment du revenu direct aux artistes. Regardons les gains par streaming par plateforme. 

Tableau estimatif des revenues sur 1 million de stream

Pour 1 million de vues sur YouTube, le payout en FCFA est compris entre 300.000F à 1.2 million selon de nombreux critères propres à YouTube. Pour le même volume, Boomplay paie entre 1,2 million et 3 million, Apple Music entre 4,2 million et 6 million et Spotity entre 1,8 million et 3 million.

Ce tarif peut varier en fonction de facteurs tels que le contrat de l’artiste, le pays de l’auditeur, la répartition des revenus sur chaque plateforme, le fait que les flux proviennent d’auditeurs financés par la publicité ou par abonnement, etc.

Première raison : Google ne paie pas bien le streaming 

Il ressort clairement que Google est la plateforme qui de loin paie le moins même si avec ses plus de 2 milliards d’utilisateurs et son algorithme de découverabilité, c’est la plateforme qui donne le plus d’exposition.

Deuxième raison : absence de monétisation Google dans de nombreux pays africains dont le Burkina Faso 

La deuxième pour laquelle les artistes et leur staff devraient pousser les autres plateformes est que deuxième nombreux contenus de pays africains dont le Burkina Faso ne peuvent pas être monétisés sur YouTube. Les artistes trouvent certes des parades en localisant leur compte dans des pays qui monétisent. Mais cela joue aussi sur le référencement et la monétisation.

Des difficultés de percées pour les plateformes pur players de streaming musical

L’un des avantages majeurs des plateformes de streaming musical par rapport à YouTube classique, c’est que sur les plateformes de streaming, l’utilisateur peut télécharger et écouter sa musique sans connexion sans forcément avoir la connexion Internet, économiser ses forfaits Internet en téléchargeant en WiFi, organiser sa musique dans des playlist sur une interface plus épurée. La version YouTube la plus répandue chez nous est gratuite certes mais une fois que vous quittez YouTube, la musique se coupe, etc. En plus, il y a beaucoup de pub. YouTube est clairement plus adapté pour suivre les vidéos (clips de chansons ou autres vidéos) que pour écouter purement et simplement de la musique ; comparé aux plateformes de pur streaming musical.

L’adoption des plateformes de streaming musical se fait progressivement sur nos territoires. L’expérience dans les autres géographies est que ce sont les artistes qui poussent le streaming sur les plateformes. On a vu des artistes comme Davido ou Kizz Daniel annoncer leur nombre de streaming sur Boomplay.

Les artistes sont des personnalités publiques, donc des trend-makers. Ils sont donc capables d’orienter les consommateurs vers leurs envies. Pour l’instant, le constat est qu’ils poussent plus YouTube que les autres plateformes.

La Rédaction

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