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“Nous ne leur devons rien” : à Ouagadougou, la diaspora africaine dénonce la “dette illégitime” et l’esclavage économique.
À l’occasion de la visite de la diaspora africaine au Burkina Faso, un panel organisé par l’Institut de développement de la diaspora africaine (ADDI) s’est tenu le 30 octobre à Ouagadougou sur le thème de la souveraineté économique africaine à savoir l’asservissement économique : le FMI, le franc CFA, le pillage des ressources.
Les intervenants, dont le Dr Wallace Williams, ont fermement dénoncé le système financier international. Selon eux, la dette africaine constitue un “cercle vicieux” orchestré par le FMI et la Banque mondiale pour maintenir le continent dans la dépendance. “Nous n’avons pas de dette envers les Occidentaux, nous ne leur devons absolument rien. Ils nous vendent du papier et prennent nos ressources.”, a déclaré avec virulence le Dr Williams, affirmant que l’Afrique est en réalité créancière grâce à ses ressources naturelles pillées.

Les solutions proposées sont radicales : Abandon pur et simple du Franc CFA, qualifié “d’arme de domination économique”; Création d’une monnaie africaine souveraine, en commençant par une union monétaire au Sahel; Audit général de la dette et des contrats signés sous contrainte ou encore le Renforcement de la ZLECAf avec une monnaie digitale commune. “Le franc CFA […] c’est l’arme qu’ils utilisent pour vous garder en pauvreté économique” affirme le Dr Wallace Williams. Avant de marteler : “Il faut absolument éradiquer le franc CFA pour faciliter le développement de l’Afrique dans sa totalité”.

Vers une monnaie unique africaine : la feuille de route proposée
Les conférenciers ont salué la position des pays de l’AES (Burkina Faso, Mali, Niger) qui, selon Salvado Ngale de l’ADDI, “veulent utiliser leurs ressources minières pour marcher la tête haute et changer la donne”.
Benson KASUE, Chief Financer de l’ADDI, plaide quant à lui, pour le rapatriement des réserves d’or africaines détenues à l’étranger et la création d’une monnaie souveraine continentale.
Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de remise en cause de l’ordre économique hérité de la colonisation et appelle à une nouvelle ère de souveraineté monétaire pour l’Afrique. “L’Afrique doit investir dans son économie, sa liberté, et sa propre distribution de richesse, plutôt que de dépendre de l’extérieur” a déclaré à cet effet, le Dr WILLIAMS.
La création d’une monnaie africaine souveraine est plus que jamais une nécessité, mais cet objectif ne peut être atteint par une seule région (comme le Sahel) et nécessite une coopération inclusive à l’échelle du continent.
Pierre Ouédraogo
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