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Tabac au Burkina : une jeunesse en première ligne contre le fléau
La cinquième édition des Journées Écoles Sans Tabac (JEST 5) s’est clôturée en apothéose le 25 octobre 2025 au Conseil Burkinabè des Chargeurs, réunissant élèves, étudiants, enseignants, professionnels de santé et partenaires engagés pour une jeunesse dénuée de dépendance tabagique.
Organisée par l’Association des Étudiants en Médecine du Burkina Faso (AEMB-BF). Sous le thème fort et mobilisateur “Écoles et universités unies pour une jeunesse sans tabac”, l’événement a marqué la fin d’une série d’activités de sensibilisation visant à éradiquer le tabagisme dans les milieux éducatifs. En effet, selon Anna Bougouma, présidente du comité d’organisation de la journée école Santé sans Tabac, l’apothéose de la JEST 5, marque un mois de sensibilisation sur les méfaits du tabagisme. “Nous avons eu à toucher beaucoup de personnes, plus de 2000 personnes en ligne et plus de 300 élèves lorsque nous passons dans les écoles pour sensibiliser.” a-t-elle déclaré.
Laureine Yonli, Présidente de l’association des étudiants en médecine, section USTA, la JEST n’est pas une simple activité de sensibilisation mais bien un engagement citoyen. “Notre jeunesse refuse de rester spectatrice face au ravage du tabagisme” avant d’ajouter “Si la majorité des fumeurs commencent avant 20 ans c’est bien à l’école où doit commencer la lutte”. “En tant qu’étudiants en médecine, nous avons un rôle essentiel, soigner certes, mais surtout prévenir, informer, sensibiliser et inspirer.” a-t-elle fait savoir.
Le Pr Gisèle Badoum, médecin pneumologue, marraine de JECT 5 est revenu sur le crucial de la jeunesse sur cette lutte. “On compte sur ces jeunes, parce qu’on sait que c’est la jeunesse qui pourra transmettre le message. […] Avec ces jeunes, ils sont plus proches de la jeunesse. Et c’est au sein de cette population qu’on a les fumeurs actifs vraiment.” a-t-elle déclaré avant de transmettre un message choc sur les conséquences du tabagisme. “On sait qu’on va mourir, mais ça ne devrait pas être à cause du tabac.”. Elle a ensuite dressé un tableau sombre sur la réalité dramatique du tabagisme précoce “Quelqu’un qui fume à partir de 15 ans, à 30 ans, il peut se retrouver en insuffisance respiratoire. […] À 30 ans, il devient dépendant de quelqu’un d’autre. […] Il se regarde mourir à petit feu. Et c’est ça qui est dramatique.”
Si le premier message est de ne jamais commencer, il est certes regrettable de constater que les fumeurs sont de plus en plus nombreux. Pour Éric Boye, coordinateur du Programme national de lutte contre le tabac et les autres addictions, la JEST est la preuve que des jeunes ont pris l’initiative de combattre ce fléau, et c’est très encourageant : « Le tabac est un fléau qui ravage la jeunesse. Chaque année, au Burkina, il y a près de 4 800 personnes qui meurent à cause du tabac. Parmi ces 4 800 personnes, 1 300 sont des non-fumeurs », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « Au Burkina, sur 100 personnes, environ 14 fument. » Il est également revenu sur un décret récemment adopté en Conseil des ministres qui punit d’une amende le fait de fumer dans les lieux publics. Cela prouve que la lutte contre le tabagisme n’est pas seulement l’affaire des étudiants en médecine qui ont décidé de prendre à bras-le-corps le problème, mais qu’au plus haut sommet de l’État, le fléau est pris très au sérieux.
La prochaine édition de la JEST promet donc d’être encore plus grandiose.
Pierre Ouédraogo
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