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Le gouvernement burkinabè dénonce un rapport de l’ONU qu’il juge biaisé et non consultatif
Originaire de Maurice, celle qui avait été nommée par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, en juillet 2024 en tant que Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Burkina Faso, avec l’approbation du gouvernement, est déclarée persona non grata à compter de ce lundi 18 août 2025. L’annonce a été faite à travers un communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale par Gilbert OUEDRAOGO, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Il est reproché à la diplomate onusienne un manque de neutralité dans le traitement de l’information relative au Burkina Faso. Les autorités dénoncent un document jugé “partial” et “sans fondement”, élaboré sans consultation préalable des instances nationales.
Un rapport de l’ONU qui passe mal à Ouagadougou
Parmi les principaux griefs figure l’absence de preuves tangibles pour étayer les allégations de violations attribuées aux forces de défense nationales. « Le gouvernement regrette profondément que ces informations aient été compilées et publiées par l’équipe spéciale pays, sans même associer les structures compétentes burkinabè », peut-on lire dans le communiqué officiel. Cette décision traduit l’indignation des autorités face au rapport de l’ONU.
Le gouvernement burkinabè dénonce ainsi le rapport du Secrétaire général des Nations Unies intitulé “Les enfants et le conflit armé au Burkina Faso”, élaboré sans consultation ni information des autorités locales. Le document est qualifié de compilation d’affirmations non fondées, dépourvues de preuves juridiques telles que des rapports d’enquête ou des arrêts de justice pour étayer les accusations portées contre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS).
« Ce rapport […] ne comporte en annexe ni copies de rapports d’enquête, ni arrêts de justice pour étayer les cas prétendus de violations contre des enfants attribués aux vaillants combattants burkinabè », a déclaré le ministre Gilbert Ouédraogo dans le communiqué officiel.
Carol Flore-Smereczniak déclarée persona non grata
La tension a atteint son paroxysme avec l’expulsion de Carol Flore-Smereczniak, Coordonnatrice résidente de l’ONU au Burkina Faso, déclarée persona non grata. Le gouvernement l’accuse d’avoir supervisé un rapport “mensonger” présenté devant le Conseil de sécurité de l’ONU, sans documentation juridique acceptable.
« Pour sa responsabilité dans la coprésidence de l’élaboration d’un rapport compilant des données sans sources objectives, sans preuves ni justificatifs, véhiculant des informations graves et mensongères, […] Madame Carol Flore-Smereczniak […] est déclarée persona non grata sur le territoire du Burkina Faso », relève le communiqué.
Un appel à une coopération sincère
Malgré cette crise diplomatique, Ouagadougou réaffirme son attachement aux idéaux des Nations Unies, tout en appelant à une coopération “vraie et sincère”. Cette affaire soulève des interrogations sur les méthodes de l’ONU dans les zones de conflit et pourrait impacter les relations futures entre le Burkina Faso et l’organisation internationale.
Pierre Ouédraogo
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