Getting your Trinity Audio player ready...
|
Il est décédé dimanche à la suite de son interpellation à son domicile pour avoir publié un post incriminant le numéro 2 de la police.
La mort tragique du blogueur et influenceur Kenyan Albert Ojwang, retrouvé sans vie dans sa cellule moins de 24 heures après son arrestation, secoue une nouvelle fois l’opinion publique. Présenté comme une “mort accidentelle” par la police, le décès du jeune homme suscite un tollé depuis que l’autopsie a révélé des éléments troublants : traumatismes crâniens, marques de strangulation, ecchymoses sur le corps et saignements par le nez et la bouche.
Ojwang, blogueur actif sur X et Facebook avait été arrêté vendredi à Homa Bay, dans l’ouest du Kenya, et transporté sur 400 kilomètres jusqu’à Nairobi pour avoir critiqué un haut gradé de la police. Ojwang était connu pour ses prises de position virulentes contre les dérives sécuritaires. Les résultats de l’autopsie viennent contredire la version policière selon laquelle Ojwang se serait volontairement blessé en cellule. « Peut-on sérieusement croire qu’un coup contre un mur puisse provoquer des lésions au cou et des marques de strangulation ? » s’interrogent de nombreux défenseurs des droits humains. « La cause de la mort est très claire : traumatisme crânien, compression du cou, et nous avons également d’autres blessures réparties sur tout le corps qui indiquent une agression », a toutefois précisé le légiste gouvernemental Bernard Midia aux journalistes.
Déjà, des manifestations reprennent à Nairobi et dans d’autres villes, exigeant vérité et justice. Pour beaucoup, la mort d’Albert Ojwang n’est pas un incident isolé, mais le symptôme d’un système qui étouffe la liberté d’expression. Le combat pour que la lumière soit faite ne fait que commencer. Pour Human Rights Watch, une enquête rigoureuse sur la mort de Ojwang devrait être menée et le gouvernement kenyan devrait mettre fin aux arrestations à motivations politiques pour des activités en ligne.
Le Chef de l’Etat William Ruto juge “inacceptable” la mort du blogueur en garde à vue
La police kényane a indiqué que l’Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA) avait ouvert une enquête. Les agents qui étaient en service durant l’incident ne reprendront pas leur travail en attendant les résultats des enquêtes, a affirmé l’inspecteur général de la police, Douglas Kanja. Cependant, beaucoup restent sceptiques quant au déroulement des enquêtes.
Dans sa première déclaration à la suite du décès d’Albert Ojwang en garde à vue, le président Ruto a demandé une enquête et exhorte le public à s’abstenir de “jugements prématurés ou de tirer des conclusions” hâtives. « J’appelle donc le Service national de police à coopérer pleinement avec l’Autorité indépendante de surveillance de la police et à prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter une enquête rapide, transparente et crédible sur la mort d’Ojwang », a indiqué le président.
Pierre Ouédraogo
En savoir plus sur Digital Magazine Burkina
Subscribe to get the latest posts sent to your email.