Le Burkina Faso et la Banque mondiale forgent une nouvelle ère de coopération en matière de protection sociale : 10 priorités pour des filets de Sécurité sociale inclusifs

Burkina Faso
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Les autorités burkinabè et la Banque mondiale ont organisé ce jour 04 avril 2024 à Ouagadougou, une rencontre d’échange portant sur la nouvelle forme de coopération en matière de protection sociale. Cette rencontre, qui a réuni des représentants de haut niveau des deux parties, a permis de passer en revue les progrès réalisés dans le cadre du partenariat actuel et de définir les orientations stratégiques pour les années à venir.

Améliorer les filets de Sécurité sociale au Burkina Faso, un engagement conjoint avec la Banque mondiale

La protection sociale est un ensemble de garanties et d’actions qui visent à assurer à chaque citoyen et surtout ceux en situation de vulnérabilité, le droit de subvenir au moins à leur besoin essentiel. Afin de garantir à chaque burkinabé ce droit, les autorités du Burkina, à travers le Secrétariat Permanent du Conseil National de Protection sociale, ont élaboré des dispositifs et un ensemble de programmes axes sur l’assistance et l’assurance sociale. Cette volonté politique du gouvernement s’est réaffirmée à travers un plan d’action opérationnel (PAO) couvrant la période 2024-2026 résultant de la stratégie nationale de protection sociale (SNPS) 2024-2028. Face à cette volonté affichée de l’État, la Banque mondiale qui souhaite accompagner le Burkina dans la mise en place de cette politique de protection sociale ont donc convenu d’une rencontre pour cerner les contours des priorités liées à la protection sociale. En effet, la rencontre d’échange avec la Banque Mondiale sur les grandes priorités du domaine de protection sociale a pour objectif d’avoir un consensus avec l’Institution de Bretton Woods, discuter des priorités du Burkina et, enfin, définir une feuille de route. 

Les discussions ont permis d’identifier dix priorités nationales en matière de protection sociale, selon le Secrétaire Permanent du CNPS, Amédée Bamouni

Une nouvelle approche pour répondre aux besoins spécifiques

La partie burkinabé est représentée par le Directeur de Cabinet du Premier Ministre, la direction du Secrétariat Permanent du Conseil national pour la protection sociale, les représentants des départements ministériels parties prenantes à la protection sociale. Selon Ferdinand Ouédraogo, Directeur de Cabinet du Premier Ministre, la rencontre va permettre d’échanger sur les priorités nationales en matière de protection sociale. “La Banque mondiale dans une nouvelle approche souhaite redéfinir les coopérations avec ses partenaires. Cette nouvelle forme de coopération prend désormais en compte les priorités des pays qui les définissent eux-mêmes et eux, en retour, ils verront dans quelle condition la Banque mondiale peut soutenir ces États” a-t-il déclaré. Et au Secrétaire permanent du CNPS, Amédée Bamouni d’ajouter “La Banque mondiale est en train de préparer une nouvelle coopération au titre du Burkina et c’est dans ce cadre que nous définissons des priorités sur lesquelles la Banque mondiale souhaite s’appuyer pour développement le système de protection sociale au Burkina”.

Dix priorités pour une protection sociale plus inclusive au Burkina Faso 

Les discussions ont permis d’identifier dix priorités nationales en matière de protection sociale, qui serviront de base à la collaboration entre les deux parties. Ces priorités couvrent un large éventail de domaines. Parmi ces priorités, il faut noter que certaines relèvent de la souveraineté nationale notamment l’adoption de l’avant-projet de loi portant code général du domaine de la protection sociale, le développement d’une expertise nationale en matière de protection sociale ou encore le développement d’un système d’information et de gestion des données de la protection sociale. Quant aux autres priorités nationales, elles sont regroupées en termes de défis en Matière d’assistance sociale qui prend en compte le développement de services d’aides sociales pour les personnes vulnérables ou encore les PDI. Le dernier défi est celui en matière d’assurance sociale et qui prévoit l’instauration de l’assurance chômage et d’aide a l’emploi. Le plan d’action opérationnel (PAO) 2024-2026, qui découle de la stratégie nationale de protection sociale (SNPS) 2024-2028, prévoit un budget total de 432,25 milliards FCFA pour la mise en œuvre de ces priorités.

Pierre Ouédraogo