Ghana : un nouveau vaccin contre le paludisme reçoit l’approbation des autorités ; vaccin codéveloppé au Burkina à l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique

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Un nouveau vaccin contre le paludisme développé par l’université d’Oxford a reçu le feu vert des autorités ghanéennes pour être utilisé dans ce pays, une première pour ce vaccin qui suscite beaucoup d’espoir, selon un communiqué publié jeudi 13 avril, indique l’AFP et relayé par le journal Le Monde.

Les autorités ghanéennes approuvent le R21 pour lutter contre le paludisme

Le vaccin R21/Matrix-M, développé par des scientifiques de l’université d’Oxford et fabriqué par le Serum Institute of India, « a été approuvé pour les enfants âgés de 5 à 36 mois, la tranche d’âge la plus exposée au risque de décès dû au paludisme », selon le communiqué de l’Université. « On espère que cette première étape cruciale permettra au vaccin d’aider les enfants ghanéens et africains à lutter efficacement contre le paludisme », est-il écrit.

Le paludisme, maladie transmise par les moustiques et caractérisée par des épisodes cycliques de fièvre plus ou moins graves pouvant notamment être accompagnés de diarrhées, a tué 435.000 personnes dans le monde en 2017, dont 93% en Afrique, suivie par l’Inde (4%). Les enfants âgés de moins de 5 ans représentent plus des deux tiers de ces décès.

Des recherches de plus de 30 ans menées

L’autorisation au Ghana « marque l’aboutissement de trente années de recherche sur le vaccin antipaludique à Oxford, avec la conception et la mise à disposition d’un vaccin très efficace qui peut être fourni à une échelle adéquate aux pays qui en ont le plus besoin », s’est félicité jeudi Adrian Hill, spécialiste des vaccins à Oxford et responsable du programme R21/Matrix-M.

Il s’agit d’« un vaccin à faible dose qui peut être fabriqué à grande échelle et à un coût modeste, ce qui permettrait de fournir des centaines de millions de doses aux pays africains qui souffrent d’un fardeau important en matière de paludisme », a-t-il ajouté. Le vaccin contient de l’adjuvant Matrix-M, un ingrédient vaccinal breveté par Novavax et également utilisé dans le vaccin Covid-19 de la société de biotechnologie américaine.

En 2021, un autre vaccin, produit par le géant pharmaceutique britannique GSK, est devenu le premier vaccin antipaludique à être recommandé pour une utilisation généralisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais des recherches ont montré que l’efficacité du vaccin de GSK était d’environ 60 % et diminuait considérablement avec le temps, même avec une dose de rappel.

Selon une étude publiée en 2021, le vaccin R21/Matrix-M d’Oxford s’est avéré efficace à 77% pour prévenir le paludisme sur une période d’un an, selon une étude initiale menée au Burkina Faso, chez des enfants âgés de 5 à 17 mois. Son efficacité contre le paludisme est supérieure à l’objectif de 75% requis par l’OMS, précise le site nature.com. C’était la première fois qu’un vaccin dépassait l’objectif d’efficacité fixé par l’OMS à 75%.

Un vaccin co-developpé avec le Burkina Faso

Pour rappel le vaccin antipaludéen R21 a été développé en 2021 par des chercheurs de l’Université d’Oxford et des scientifiques de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) Burkina Faso. Cette découverte par ailleurs a suscité de l’espoir dans notre pays où le paludisme fait des ravages et pratiquement dans toute l’Afrique subsaharienne.

Afin d’avoir une autorisation de vaccination à grande échelle, les chercheurs ont lancé le recrutement de 4800 participants âgés de 5 à 36 mois dans quatre pays africains (Burkina Faso, Kenya, Mali et Tanzanie). Sans doute les résultats concluants de ce recrutement ont fini par convaincre les plus hautes du Ghana à autoriser le déploiement sur son sol.

Pierre Ouédraogo