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Confronté à une insurrection terroriste depuis 2015, le Burkina Faso entend s’appuyer sur ses propres ressources et compétences pour mettre fin à la violence. Nouvelle illustration mise en lumière par nos confrères du Courrier International : créer des unités de conception de drones.
L’Agence pour les innovations de défense et de sécurité (AIDS), inaugurée par le chef d’état-major de la gendarmerie, Evrard Somda le 22 décembre 2022, vise à “établir un centre stratégique autonome avec des solutions opérationnelles endogènes” pour “chasser le terrorisme hors du Burkina Faso“, a indique le site d’information Burkina24.
L’initiative, portée par une dizaine d’ingénieurs de Naana Technology en terre du Burkina Faso, a un objectif bien précis à savoir la fabrication de drones. Dans leur laboratoire de Ouagadougou, ils assemblent et entretiennent ces petits véhicules aériens télécommandés.
Ses chargés de recherche travaillent en étroite collaboration avec les forces de défense et de sécurité afin de leur apporter plus de “flexibilité opérationnelle” et d’élargir leurs domaines d’intervention. “Les ingénieurs de l’AIDS viennent également de mettre au point un drone tactique capable de bombarder les sites ennemis”. En plus de cela, un “projet de développement de drones kamikazes” serait même dans les tuyaux.
S’adapter à la guerre et à la lutte antiterroriste
Selon Kader Ilboudo, ingénieur de conception en génie des systèmes électriques d’“à peine 30 ans” et directeur général de l’AIDS “Les théâtres d’opérations changent. Le terrorisme nous frappe, ses modes d’action se réinventent, et ce ne sont pas des guerres conventionnelles que nos forces mènent” déclare t’il avant d’ajouter selon Burkina24 “les Burkinabè sur la nécessité d’investir dans des domaines stratégiques comme la sécurité et la défense”.
En effet la lutte anti terroristes est une lutte quasi quotidienne qui nécessite de réadapter en fonction de la situation et aujourd’hui les innovations comme les drones militaires sont à point nommé dans cette guerre
Le Burkina a l’école de son voisin du Ghana
Les ingénieurs burkinabè ne travaillent pas seuls. En effet, ils travaillent également avec le Centre de recherche et de développement en robotique des forces armées du Ghana. S’exprimant lors du lancement de AIDS à Ouagadougou le 22 décembre, ses dirigeants se sont “ravis que Kader Ilboudo et son équipe aient si rapidement adapté ce qu’ils ont appris au Ghana au besoin du Burkina Faso“. Et souligné que les deux centres de recherche développent des “projets d’intérêt mutuel”. Frontalier au Burkina Faso, le Ghana se prépare en amont à une éventuelle escalade des menaces terroristes sur son sol en menant des actions militaires dont l’utilisation des drones.
Des composants des drones importés
Le Burkina Faso depuis 2015 est en proie a la lutte contre le terrorisme et met tout en œuvre afin de venir a bout de mal pernicieux. Selon l’expert en sécurité, Younoussa Sanfo qui contribue grâce à son savoir-faire à la fabrication des drones est quant à lui dubitatif quant à la paternité des drones vu que la plupart des composantes sont importées “Notre laboratoire Horus Labs effectue des recherches dans le sens de la fabrique de drones. Nous avons déjà assemblé des appareils qui volent. Mais hormis le corps du drone appelé frame, tous les composants ont été importés. Difficile de dire de ces drones qu’ils sont « Made in Burkina » puisque nous importons plus de 60% des composants. Je pense que d’autres personnes ou structures ont assemblé des drones mais nous sommes loin de la fabrication de drones au Burkina. Mais à Horus Labs, nous adaptons des drones pour une utilisation efficace sur notre territoire.’’ a déclaré M. Sanfo et relayés par notre confrère de africa-press.net.
Le drone militaire utilisé notamment pour des missions de reconnaissance ou d’espionnage peut servir notamment de lance-missiles.
Pierre Ouédraogo
