Twitter Africa ferme son siège en Afrique qui était basé au Ghana et licencie le personnel

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Twitter Africa a fermé ses bureaux au Ghana qui faisaient office de son siège en Afrique juste après l’ouverture de son bureau. La plateforme Twitter dans la foulée de la restructuration lancée par son nouveau PDG, Elon Musk l’Américain d’origine sud-africaine, s’est débarrassée de la quasi-totalité du personnel de son bureau Afrique, à Accra, un mois après seulement son ouverture officielle faite par le désormais ex-directeur associé principal de Twitter Afrique, Kafui Sokpe, le 1er octobre.

La restructuration lancée par Elon Musk depuis son rachat de Twitter n’en finit pas de faire des vagues et ce avec une rapidité déconcertante. En effet, les employés au siège aux États-Unis en commençant par les premiers responsables dont l’ancien DG Parag Agrawal de la firme ont vite fait les frais du licenciement par Elon Musk. Et les succursales n’ont pas fait exception.

En effet pour le bureau de l’Afrique, tout s’est passé en quatre jours. Mardi 1er novembre, les employés de l’équipe Afrique de Twitter accédaient pour la première fois à leur bureau physique dans la capitale ghanéenne, après être restés pendant un an en télétravail. Pour rappel, Twitter en choisissant de s’installer sur le continent veut permettre à la firme de coordonner toutes ses activités pour l’Afrique. « Il y a un an, Twitter est entré en Afrique par le Ghana. Aujourd’hui, nous avons officiellement ouvert le siège africain de Twitter à Accra et, pour la première fois, tous les tweeps [utilisateurs de Twitter] de la région ont quitté leur bureau et se sont réunis pour travailler en équipe. Cela mérite d’être célébré », pouvait-on lire justement dans le tweet d’un des employés à l’ouverture officielle.

Une aventure de courte durée

Seulement leur aventure n’aura été que de très courte durée. Puisque le vendredi suivant, au matin, soit le 4 novembre, ils constatent que l’accès à leurs emails professionnels et à leurs ordinateurs de travail était bloqué. Et recevaient à leur adresse personnelle un email qui leur notifiait leur licenciement. « La société réorganise ses opérations en raison d’un besoin de réduire ses coûts. C’est avec regret que nous vous informons que votre emploi prend fin en raison de cet exercice. » L’email fixe la date du licenciement au 4 décembre et dispense les employés de leurs fonctions pour le mois à venir. Et depuis, plus rien. Les 11 personnes que Twitter avait commises avaient pour tâches de diriger les bureaux en Afrique sont par conséquent au chômage.

C’est vrai que Twitter qui est un géant américain a le droit de licencier ses employés à sa guise tout en respectant la loi. Mais la jurisprudence territoriale en ce qui concerne les filiales dans les pays hors Etats-Unis devrait être respectée. Et le Ghana voit une violation en la matière par ces licenciements. Le droit du travail ghanéen pose en effet, des règles strictes aux entreprises en restructuration. Elles doivent au préalable soumettre un rapport écrit au ministère de l’Emploi trois mois avant le licenciement collectif et convenir en amont d’une compensation financière. Rien de tel donc pour les employés du bureau d’Accra qui ont aussi pu constater que l’email de licenciement ne mentionnait même pas leurs noms. Affaire donc à suivre.

Pierre Oued.