Point de vue – Communication digitale : comment mieux diffuser les informations officielles

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L’opinion nationale a plusieurs fois été choquée de voir des documents confidentiels circuler sur le Web, les médias sociaux et les applications de messagerie. L’autorité menace mais la pratique continue. La dernière en date est semble-t-il un document confidentiel de l’armée qui a circulé. 

Si publier un document d’un ministère ou d’un service avec la signature du premier responsable et le cachet de l’institution peut donner des gages d’authenticité, cela peut dans certains cas et pour certains utilisateurs donner l’impression que « ça ne pose pas de problèmes » de publier sur la toile ou partager par messagerie un courrier ou tout autre document officiel qui ne devrait pas être partagé.

En effet, sur les pages Facebook officielles de certains ministères où certaines institutions, on voit publier intégralement des décrets avec les « vu », les « considérants », etc., jusqu’à à la signature. On voit publier des courriers avec les entêtes, les références, jusqu’à à la signature et le cachet. Ces documents sont ensuite repris et partagés en masse sur les applications de messagerie comme WhatsApp, Telegram, Messenger, etc. Sur un décret par exemple, l’information peut être sur deux ou trois lignes dans une page. Mais il faut dépouiller bien d’autres pages avant de trouver l’information. Si l’utilisateur n’est pas un initié du droit ou de la communication administrative, il peut avoir du mal à se retrouver. Il faudrait simplifier les messages et leur lecture, sans pour autant en enlever le sens.

Nos deux recommandations pour améliorer cela et à terme lutter contre la circulation non autorisée des documents confidentiels sur la toile sont les suivantes :

1. Mettre en place des templates ou formats message ou des communiqués de presse

Ainsi, à chaque besoin de communiqué, le template est repris et utilisé. L’un des points clé dans une stratégie de communication, c’est la cohérence et la consistance. La forme du support de communication devrait déjà guider l’audience sur “de quoi va parler le message”. Créer des chartes de communication, mettre en place des formats qui seront facilement identifiables permettent de réaliser cela. La Page Facebook de l’Etat-Major Général Des Armées Du Burkina Faso est un bon exemple sur l’utilisation de ce mode de communication digitale.

Page Facebook, Etat-Major Général Des Armées Du Burkina Faso

Les banques, les sociétés de télécommunications, les sociétés de commercialisation d’offres de télévision payantes, les mines, etc., d’une manière générale le privé le font très bien. 

Le sites Web

Les plateformes de médias sociaux (réseaux sociaux) constituent le principal canal de communication digitale au Burkina Faso. Elles sont incontournables. Leur portée et leur puissance sont immenses. En parlant de plateformes de média sociaux, nous incluons les plateformes de communication de masse comme Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram ; mais aussi les plateformes de communication directe comme WhatsApp, Telegram et Messenger. Mais il n’y a pas qu’eux que l’on peut utiliser.

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Pixabay

Il y a aussi le site Web qui est un canal de communication digitale. Le site Web devrait être considéré comme « le siège virtuel » d’une institution, d’une entreprise, etc. De la même manière dont le siège social donne du crédit et de la visibilité, le site Web et également donne du crédit et de la visibilité. Il est une porte d’entrée unique (l’adresse du site web) et toutes les publications peuvent être catégorisées, étriquées, archivées, suivant un ordre chronologique et facile à retrouver.

Il est donc tant que nos institutions commencent à utiliser cet outil précieux et puissant pour leurs stratégies de communication. Par exemple, une rubrique « Communiqués officiel » peut être créé et tous les communiqués officiels y sont publiés. Ensuite, le lien est partagé sur les médias sociaux. 

Il est nécessaire de reconsidérer la pratique de scanner ou photographier intégralement les documents officiels pour partager et adopter des méthodes qui vont non seulement simplifier la lecture ; mais aussi un temps soit peu enlever l’idée que ce n’est pas un problème de « faire la photo d’un document officiel et la balancer sur les réseaux sociaux », pour parler dans le langage courant. 

Évidemment, celui qui est mu par un sentiment de nuisance trouvera toujours le moyen de faire ce qu’il pense peut nourrir son action. Dans ces conditions, il faudrait entreprendre les procédures administratives, les investigations et les sanctions à la hauteur des forfaits. D’un point de vue technique, on peut toujours retracer la source première ; c’est-à-dire l’appareil qui a pris la photo, la date le lieu, l’heure, etc. Cela se fait à travers les métadonnées. Sur les médias sociaux, même si les utilisateurs publient par moment sous l’anonymat, avec des comptes localisés dans d’autres régions du monde ou à travers des VPN, les moyens techniques fiables sont disponibles pour les retracer proprement. 

La Rédaction