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La devise du bon Nigérian, c’est «Win lot of money here and right now », gagner beaucoup d’argent ici et maintenant. En la matière, rien de tel que la cryptomonnaie. Le Nigeria est le plus grand pays détenteur de cryptomonnaie dans le monde. Dans une émission de BBC Afrique, ils indiquent qu’un rapport cite 3 Nigérians sur 10 détenteurs de cryptomonnaie.
Ce graphique de Ecofin en dit tout. Le Nigeria affiche très haut dans le classement avec 24% de la population détenant des cryptomonnaies.
La cryptomonnaie et les technologies blockchain sont des technologies décentralisées. Elles ne sont pas sous le contrôle d’autorités centrales ou mondiales. Ce sont les utilisateurs qui l’alimentent, valident les transactions, les contrôlent, etc. A titre d’exemple, quand vous voulez faire un transfert d’argent à l’étranger, il y a un tout un mécanisme et des circuits de validation qui sont enclenchés. Le procédé est lent et coûteux.
Cependant, cette décentralisation caractérisée par ce qu’on peut qualifier de manque de contrôle crée des craintes sur les transactions financières pouvant être douteuses. Blanchiment d’argent, financement du terrorisme, etc. Les pirates informatiques de nos jours se font payer par Bitcoin ou autre cryptomonnaies pour éviter de laisser des traces et de faire retrouver.
Les sanctions américaines contre des États ou des personnalités sous formes d’embargo deviennent de plus en plus difficile à tenir dans certains cas. En effet, lorsque les USA sanctionnent un pays, ils peuvent par interdire ce pays d’utiliser le dollars. Le dollars pourtant est la principales monnaies des transactions commerciales et financières internationales. Résultats, cela réduit considérablement les capacités commerciales et financières du pays sanctionnés. Mais avec la cryptomonnaie, les pays arrivent à se faire payer en cryptomonnaie et retirer l’argent sous la forme monétaire qu’ils souhaitent. Les pirates du Colonial Pipeline aux États-Unis en mai dernier ont demandés à se faire payer en cryptomonnaie d’environ 5 millions de dollars US.
Certains pays adoptent la cryptomonnaie comme monnaie nationale.
En septembre dernier, le Salvador a annoncé que le Bitcoin devenait une monnaie nationale, à côté du dollar américain.
Avec cette annonce, les marchands et autres institutions financières sont obligés d’accepter la monnaie. Pour pousser l’adoption du Bitcoin, les autorités ont distribué 30 dollars de Bitcoin à tout citoyen qui télécharge et utilise l’application « Chivo ».
Revenons sur le cas du Nigeria. Le gouvernement, craignant justement de ne pas pouvoir contrôler les transactions financières avait interdit la cryptomonnaie sur son territoire. Un marché noir s’est alors créé et s’est beaucoup développé. L’un des meilleurs moyens pour contrôler une activité est de s’y lancer. À cet effet, le Nigeria a lancé le e-Naira, la première monnaie digitale d’Afrique. Dans son discours au FII5 en Arabie Saoudite, le Président Nigérian Buhari a indiqué que le e-Naira est la première monnaie digitale d’Afrique et une première mondiale. Le e-Naira devra pouvoir améliorer le commerce et les transactions financières interfrontalières et l’inclusion financière. Si vous utilisez l’application Ecobank Mobile App, une mise à jour a été faite dernièrement pour prendre en compte le e-Naira. Cela va naturellement contribuer à accroître la pénétration de la cryptomonnaie dans ce pays.
