Le Sénégal à travers le Ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique a suspendu temporairement l’Internet des données mobiles à partir du lundi 31 juillet 2023, après des diffusions de messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux, peut-on lire dans un communiqué.

La suspension de l’Internet des données mobiles semble être une violation du droit à la liberté d’expression mais le gouvernement sénégalais a décidé de passer outre. Par communiqué en date du 31 juillet 2023, les autorités ont décidé de la suspension de l’internet mobile dans tout le pays. En effet, le gouvernement a justifié la suspension de l’Internet des données mobiles par le besoin de maintenir l’ordre public. “Le Ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique informe le public qu’en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux dans un contexte de menace de trouble à l’ordre public, l’internet des données mobiles est suspendu temporairement sur certaines plages horaires à partir du lundi 31 juillet 2023” pouvait-on lire dans le communiqué et signé par le ministre Me Moussa Bocar THIAM.

Une coupure en lien avec l’actualité politique

La suspension de l’Internet des données mobiles au Sénégal est un rappel du pouvoir du gouvernement de contrôler l’accès à l’information. En effet, cette suspension de l’internet des données mobiles intervient 72h après l’arrestation de l’opposant au régime du président sénégalais Macky SALL, Ousmane SONKO le 28 juillet dernier. Ce dernier a été incarcéré, mais dans une nouvelle affaire. Et selon le procureur de la République, Abdou Karim Diop, Ousmane Sonko est poursuivi pour « appel à l’insurrection », « association de malfaiteurs », « atteinte à la sûreté de l’État », « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « complot contre l’autorité de l’État », « actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves » et « vol » pour des faits commis entre mars 2021 et juin 2023. Tous ces faits ont contribué à exacerber les tensions dans le pays ou ses partisans voient son arrestation comme un acte politique visant à discréditer leur poulain pour les prochaines élections présidentielles de 2024. 

Pierre Ouédraogo