|
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Le FESPACO, rendez-vous incontournable du cinéma africain, met en lumière des réalisateurs, acteurs et scénaristes. Pourtant, les métiers de l’ombre dans le cinéma jouent un rôle crucial dans la réussite d’un film. Sans ces artisans, aucune œuvre ne verrait le jour. Qui sont-ils ? Quels défis rencontrent-ils ? Focus sur ces talents discrets, essentiels au septième art.
Les métiers de l’ombre dans le cinéma : qui sont-ils ?
Chaque film repose sur une armée de professionnels travaillant en coulisses. Les ingénieurs du son, les décorateurs, les accessoiristes et les scriptes assurent la cohérence et l’immersion du spectateur. Le chef opérateur, garant de la photographie, façonne l’identité visuelle d’un film. Ces experts, bien que méconnus, contribuent à la magie du cinéma.
Par exemple, San Clément Coulibaly, chef opérateur Burkinabè, a signé l’image de plusieurs films primés dont “Chi Toulou, le beurre de karité” primé en Tunisie au “Festival Court de Kef” et qui a également obtenu plus de 21 sélections dans des festivals à travers le monde .
Son travail influence l’émotion transmise à l’écran.
Le chef opérateur ou chef opérateur cinéma, parfois appelé directeur de la photographie (DP) en anglais pour Director of Photography, est un professionnel clé dans la réalisation d’un film, d’une série ou de tout autre projet audiovisuel. Il est responsable de l’aspect visuel de la production, en particulier de l’éclairage, de la composition des plans et de l’utilisation des caméras. Son rôle est de travailler en étroite collaboration avec le réalisateur pour donner vie à la vision artistique du film à travers l’image.
Voici les principales responsabilités d’un chef opérateur selon San Clément Coulibaly :
La prise de décisions visuelles
- Composition de l’image : Il décide de l’angle, du cadrage et du mouvement de la caméra. Il choisit comment les éléments visuels doivent être disposés dans le cadre.
- Éclairage : Le chef opérateur choisit l’éclairage pour chaque scène, créant l’ambiance et le ton visuel du film. Il utilise des techniques d’éclairage pour renforcer l’émotion, la profondeur et la clarté de l’image.
Pourtant, peu de spectateurs connaissent son nom.
Le rôle clé des ingénieurs du son
Dans le cinéma, l’image captive, mais le son immerge. L’ingénieur du son capte les dialogues, réduit les bruits parasites et équilibre les niveaux sonores. Un son mal mixé peut gâcher un film. Malheureusement, cette expertise est souvent sous-estimée.
Un exemple marquant est celui de Halassane Sanfo.
Il a travaillé sur des films récompensés au FESPACO, apportant une qualité sonore irréprochable. Pourtant, son nom reste dans l’ombre.
Un besoin de reconnaissance et de formation
Les métiers de l’ombre dans le cinéma souffrent d’un manque de visibilité et de reconnaissance. Beaucoup de techniciens africains se forment sur le tas, faute d’écoles spécialisées. Cette situation limite l’évolution du cinéma local.
Des initiatives existent, comme l’institut Supérieur du Cinéma, de l’Audiovisuel et de musique (ISCAM), l’Institut des Sciences et Théoriques de l’Information et de la Communication (ISTIC), l’Institut Supérieur de l’Image et du Son (ISIS) et bien d’autres qui proposent des cursus adaptés. Toutefois, plus d’investissements sont nécessaires pour structurer ces professions.
Pourquoi valoriser ces professionnels ?
Sans les métiers de l’ombre dans le cinéma, aucune production ne serait aboutie. Leur expertise mérite une mise en avant, notamment lors des festivals comme le FESPACO. Une meilleure reconnaissance passerait par des formations adaptées, des prix dédiés et une médiatisation accrue de leur travail.
Les plateformes spécialisées, comme CinéAfrique.org, œuvrent déjà à cette promotion. En valorisant ces professionnels, l’industrie cinématographique africaine gagnera en qualité et en compétitivité.
Le cinéma est un art collectif. Derrière chaque chef-d’œuvre, des artisans passionnés opèrent dans l’ombre. Il est temps de leur offrir la lumière qu’ils méritent.
Sada Go
