Getting your Trinity Audio player ready...
|
Le 6 décembre 2024 marquera l’histoire du jeu vidéo africain. À Tokyo, Junior Emmanuel Gueu, un joueur ivoirien, a réalisé un exploit en intégrant le Top 16 mondial du jeu Tekken, franchissant une étape cruciale pour l’e-Sport continental.
Une Progression Remarquable de l’e-Sport Africain
Cette performance s’inscrit dans un mouvement de progression remarquable de l’e-Sport africain. Deux confédérations ont récemment vu le jour : l’African Confederation of Digital Sports (ACDS) en juin 2023 et la Confédération Africaine des Sports Électroniques (CASE) en septembre. Des événements comme le Festival des Jeux Vidéo d’Abidjan, l’Orange Esport Experience, et la Gaming Arena Lomé témoignent de cette dynamique émergente.
Le marché des jeux vidéo en Afrique présente un potentiel extraordinaire. Les experts de Mordor Intelligence prévoient une croissance de 2,14 milliards USD en 2024 à 3,72 milliards USD en 2029. Cependant, un défi majeur subsiste : la faible visibilité des jeux développés localement. La Confédération africaine des sports numériques, prédit un avenir prometteur pour l’e-sport en Afrique.
Un marché prometteur, mais des défis persistants
Un rapport de Game Hub Sénégal révèle des chiffres éloquents : plus de 60% des gamers d’Afrique subsaharienne francophone n’ont jamais joué à des jeux conçus sur le continent, et 82% n’en ont même jamais entendu parler. Quelques initiatives prometteuses émergent néanmoins. Le studio camerounais Kiro’o Games a produit des jeux innovants comme « Aurion : l’héritage des Kori Odan » et « Responsable du Mboa », démontrant la créativité des développeurs africains. Les perspectives sont ambitieuses. PricewaterhouseCoopers anticipe 472 millions USD de revenus publicitaires pour les jeux vidéo au Nigeria en 2027. L’e-Sport se révèle être un formidable vecteur de visibilité pour le jeu vidéo africain, avec des talents comme Junior Emmanuel Gueu qui ouvrent la voie à une nouvelle génération de gamers continentaux.
Pierre Ouédraogo