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INTERPOL a récemment publié son rapport annuel sur l’état de la cybermenace en Afrique pour l’année 2024. Ce rapport offre un aperçu détaillé des tendances, des techniques d’attaques, de la cyber-résilience et des capacités d’application de la loi sur le continent africain. En effet, les principales conclusions du rapport mettent en évidence l’intensification de la cybercriminalité à travers le continent. Les rançongiciels, les escroqueries aux faux ordres de virement et les autres formes d’escroqueries en ligne ressortent comme les menaces dont l’essor a été le plus rapide en 2023.
Interpol a démantelé plus de 134 000 infrastructures malveillantes et interpellé 1 006 suspects dans toute l’Afrique indique le rapport. Cette opération de police d’envergure a permis de récupérer 44 millions de dollars de butin et de protéger des milliers de victimes à travers le monde. Selon Omar Daas, responsable principal de la cybercriminalité d’AFRIPOL, plus de 1 000 criminels ont été arrêtés lors de la troisième édition de l’opération Africa Cyber Surge lancée en septembre dernier. Il s’exprimait en marge de la réunion de briefing tenue à Harare au Zimbabwe du 20 au 21 novembre. Y ont pris part les États membres d’Interpol, les organisations régionales de coopération des chefs d’État d’Afrique australe (SARPCCO) et du Mécanisme de coopération policière de l’Union africaine (AFRIPOL).
Plus de 35 000 victimes interpellées
Selon le communiqué publié par Interpol, les réseaux démantelés étaient spécialisés dans les attaques par ransomware, le piratage de comptes mail professionnels, l’extorsion et les escroqueries en ligne. Valdecy Urquiza, secrétaire général d’Interpol, cite notamment des cas de « fraude par carte de crédit » et de marketing pyramidal.
Par le biais de ces diverses activités, les pirates ont fait plus de 35 000 victimes « dans le monde entier » et ont dégagé près de 193 millions de dollars de bénéfices. Interpol a réussi à récupérer 44 millions de dollars au cours de l’opération. Pour réaliser cette offensive policière d’envergure, Interpol a pu s’appuyer sur l’aide de plusieurs géants de la cybersécurité, dont Fortinet, Group-IB, Kaspersky et Trend Micro, et des FAI africains.
Les enquêteurs ont notamment arrêté un escroc spécialisé dans les arnaques en cryptomonnaies, une vingtaine de personnes suspectées de fraude par carte de crédit, et un groupe international qui dirigeait un casino virtuel frauduleux.
Pierre Ouédraogo
