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Nos pays sont de grands contributeurs dans la vie et l’animation des plateformes de médias sociaux à travers les contenus qu’ils produisent qui scotchent des millions de fans à leurs comptes chaque jour ; augmentant les audiences et les revenus publicitaires de ces plateformes (YouTube, Facebook, Instagram, TikTok pour ne citer que celles-là). Cependant, force est de constater que ces plateformes n’offrent pas d’options de monétisation directe de contenus dans ces pays ; forçant les créateurs soit à localiser leur compte dans les pays monétisés ; ou à vivre des placements de produits et des partenariats avec les entreprises. Ces géants ont généralement évoqué la faiblesse du nombre d’abonnés sur nos territoires. Ces arguments sont forts discutables. Le Burkina Faso compte par exemple près de 3,5 millions d’utilisateurs Facebook à fin octobre 2024.
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Les créateurs de contenus seuls ne peuvent pas mener cette lutte. Il faudrait aussi l’implication de nos États.
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Les choses semblent bouger en Zambie. Les députés zambiens sont de plus en plus en faveur d’une monétisation des contenus sur les réseaux sociaux dans leur pays. Ils entendent pousser le gouvernement à prendre une décision dans ce sens, toute chose qui contribuerait à améliorer l’économie locale.
La monétisation de contenu sur les réseaux sociaux fait son chemin dans la tête des députés zambiens depuis quelques jours. Un député du parti au pouvoir, Romeo Kang’ombe, qui s’est exprimé à ce sujet, ne cache pas sa volonté de voir un jour ce projet être une réalité en Zambie. « Nous exhortons le gouvernement à faciliter la monétisation des médias sociaux en Zambie. Cette proposition a le potentiel de créer des millionnaires. L’argent doit commencer à passer des lives de Facebook à nos créateurs de contenu, de TikTok à nos jeunes, car c’est ce qui se passe dans d’autres pays » a-t-il laissé entendre.
Une monétisation malgré la volonté, pas à l’ordre du jour
Les agitations des députés ne sont pas passées inaperçues aux yeux du gouvernement. À l’issue des débats parlementaires largement favorables à la monétisation, le ministre de l’Information et des Médias, Cornelius Mweetwa, a annoncé que le gouvernement fournira des efforts pour la rendre possible. Les plaidoiries de l’hémicycle n’ont pas été ignorées.
Toutefois, une chose est de vouloir monétiser les contenus locaux, une autre est de pouvoir la mettre en œuvre. Pour le moment, toujours selon notre confrère, les autorités zambiennes n’ont pas révélé de discussions avec les principaux réseaux sociaux sur le sujet de monétisation et les aspects qu’il faut prendre en compte pour la rendre effective. En effet, les réseaux sociaux qui feront l’objet de monétisation en Zambie doivent au préalable ajouter le pays à leurs listes de territoires pris en compte pour la monétisation. Affaire donc à suivre.
Pierre Ouédraogo