L’un des plus grands événements de l’industrie musicale du continent, les REMA ont ouvert leurs portes ce jeudi 17 octobre à Ouagadougou. Opportunité pour la sphère musicale, cette édition des REMA sera l’occasion pour les acteurs de la musique de se réunir pour un partage d’expérience sur l’économie de la musique.
Les REMA se tiennent cette année sous le thème “Afrodigital Créatif et Économique en émergence” et la cérémonie d’ouverture s’est tenue sous la présidence du ministre d’État, ministre de la Communication et de la Culture, Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO.
Pour le Directeur artistique des REMA, Mohamed KABORE alias Alif NAABA, les REMA viennent à une période où le secteur musical du continent est en phase avec la mutation actuelle du digital. En effet, selon Alif Naaba, l’Afrique a certes raté les révolutions précédentes, mais la révolution digitale ne pourrait passer à côté des acteurs musicaux africains et à en voir avec les rythmes Amapiano en Afrique du Sud, l’Afrobeat au Nigeria ou encore le rap ivoirien qui viennent apporter une nouvelle dynamique de la musique africaine. “À travers le digital, les artistes veulent réimaginer la musique pour le monde, réécrire l’histoire du continent pour arroser la planète tout entière” a-t-il déclaré.
Durant 72h, du 17 au 19 octobre, les REMA proposent plusieurs activités autour de l’industrie de la musique à travers des panels, des keynotes, des formations, des rencontres B2B, et du réseautage. L’innovation pour cette 7e édition des REMA, c’est l’instauration du REMA Space au monument des Héros Nationaux à Ouaga 2000, où la plupart des activités des REMA vont se tenir, notamment les Showcases, les stands d’expositions, le REMA Village Enfant et le REMA Play où se tiendra le grand concert de clôture qui va réunir de grands artistes du Burkina et du continent. Édition de résilience, les REMA s’accordent à montrer que le Burkina Faso, malgré le contexte difficile qu’il traverse, peut réunir l’Afrique en son sein. Pour cette édition, c’est plus de 25 pays qui seront représentés par les professionnels de la musique qui viendront partager leurs réflexions, expériences et analyses sur l’industrie et l’économie de la musique africaine.
Pour le ministre de la Culture, Jean Emmanuel OUÉDRAOGO, “Les REMA font partie des grands rendez-vous sur le continent qui offrent un espace de réflexion et de partage sur des sujets de réflexion assez pointus sur la production, la diffusion, et la consommation des produits de la filière musique” a-t-il fait savoir.
Instrument de veille stratégique sur les évolutions du secteur de la musique, les REMA comptent plusieurs partenaires qui apportent un soutien inestimable au développement de la filière au Burkina Faso et du continent en général, parmi lesquels Canal+ Burkina, l’Union Européenne, le PNUD, les ambassades des USA et du Brésil pour ne citer que ceux-là. Selon Jacques DIOH, Directeur général de Canal+ Burkina, les REMA sont un rendez-vous de la créativité. “Il est important pour l’Afrique d’épouser cette mutation créative et résiliente et d’affirmer sa place de choix sur la scène mondiale” déclare-t-il.
Cette année, les REMA vont pour la toute première fois se déporter hors de la capitale pour se tenir à Bobo Dioulasso, dénommé les REMA Next, qui vont se dérouler du 25 au 26 octobre 2024. Cette extension géographique témoigne de la volonté des organisateurs d’élargir l’impact et la portée de l’événement à travers le pays.
Pierre Ouédraogo
