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Organisé sous l’égide de l’Union burkinabè des éditeurs privés des services de télévision (UBES TV), il s’est ouvert ce 4 décembre un atelier autour du thème “L’avenir des télévisions privées au Burkina Faso. Résilience économique et innovation en contexte de crise”. Pendant 48 heures, les acteurs de la télévision privée burkinabè se sont réunis pour réfléchir à l’avenir d’un secteur en pleine tourmente. Entre défis économiques, révolution numérique et responsabilité sociale, l’atelier organisé cette semaine a mis en lumière les urgences et les pistes de solutions pour un média essentiel à la démocratie et au développement du pays.
Les responsables de télévisions privées ont délaissé leur bureau et studio le temps d’une matinée pour mener la réflexion sur le modèle économique de leurs médias qui tend à être obsolète face aux innovations actuelles et aussi face au contexte de crise que connaît le Burkina Faso. Durant 48h, les participants auront l’occasion de réfléchir sur comment s’adapter dans un monde en mutation technologique.
Selon Ismaël Ouédraogo, Directeur général de Burkina Info et par ailleurs Directeur de l’UBES TV, cette rencontre se veut être un cadre de réflexion sur l’avenir de la télévision publique et privée au Burkina Faso, axé sur les défis économiques, l’innovation et la résilience. La télévision, notamment privée, est confrontée à une morosité économique persistante, aggravée par la réduction des reportages facturés et la concurrence du numérique.
“Aujourd’hui, la télévision est beaucoup confrontée à ce défi économique… Les reportages facturés, ça ne court pas les rues. Les télévisions sont confrontées à cette dualité au même titre que les autres médias au Burkina Faso”, a déclaré Ismaël Ouédraogo avant de lâcher : “Il faut avoir le courage de dire que si la morosité économique se poursuit, qu’est-ce qu’on peut faire ? Est-ce qu’on va employer des travailleurs qu’on ne peut pas payer à la fin du mois ?”

Repenser les modèles économiques face au numérique
La transition numérique impose une réinvention des modèles économiques et éditoriaux et cet atelier vise à trouver des solutions pour surmonter la crise financière ou encore à adapter les télévisions privées aux nouvelles technologies (intelligence artificielle, numérique).
Selon Abdoul Aziz Bamogo, Consultant Conseiller en communication et stratégie et qui livre une communication à cet atelier sur les stratégies d’innovation et les modèles économiques, il est temps pour les médias de s’adapter au contexte actuel et de repenser leur modèle économique pour être viables. “Aujourd’hui avec le numérique, le modèle traditionnel économique des télévisions basé sur les publicités est dépassé. La question : quelle innovation faut-il adopter dans le cadre de la gestion d’une entreprise de télévision qui s’assure de générer suffisamment de revenus pour avoir un retour sur investissement”, a-t-il déclaré.

Cette rencontre a reçu l’assentiment du ministère de la Communication et du régulateur, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC). Pour Y. Frédéric Somé, Directeur des Médias, représentant le ministre, cet atelier est à juste titre une bonne opportunité pour faire face à l’avenir des télévisions privées qui sont une vitrine à l’extérieur du pays.
Le Président du CSC représenté par son Directeur de cabinet, Fousséni Kindo, a salué la tenue de l’atelier qui aborde l’avenir des télévisions privées au Burkina Faso. “Malgré les défis contextuels et difficultés économiques, vous (ndlr les télévisions) continuez inlassablement à jouer votre rôle régalien pour l’éveil des consciences mais surtout pour accompagner les efforts de l’État dans la quête urgente du retour à la paix et à la cohésion sociale”, a déclaré M. Kindo.
Un plaidoyer à destination du Président, Capitaine Ibrahim Traoré
Sur les attentes vis-à-vis des autorités, cet atelier entend aboutir à un dialogue avec les autorités afin de présenter des propositions concrètes au gouvernement, y compris au Président Ibrahim Traoré, pour souligner l’importance stratégique des médias.
“Notre objectif ultime, c’est de pouvoir rencontrer le chef de l’État, le Président Ibrahim Traoré, pour lui soumettre nos propositions, pour faire comprendre que la télévision joue un rôle crucial pour le développement du Burkina”, a laissé entendre Ismaël Ouédraogo.
L’atelier sera donc l’occasion de formuler des propositions concrètes à destination des autorités.
Pierre Ouédraogo
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