Médecine traditionnelle burkinabè : Hadja Bonkoungou, ambassadrice d’un savoir ancestral « Je n’ai pas besoin de sacrifice, le pouvoir vient de Dieu »

Burkina Faso Culture
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La médecine traditionnelle n’est pas une nouveauté au Burkina Faso. Intégrée au système de soins depuis 1994, elle a vu sa légitimité renforcée en 2013 par un arrêté visant à instituer un système de référence-recours avec la médecine conventionnelle. Ce pays compte environ 30 000 praticiens, dont seuls près de 450 sont officiellement reconnus par le Ministère de la Santé. Parmi ces figures certifiées et très médiatisées, se distingue Hadja Bonkoungou, affectueusement surnommée Hadja de Zagtouli.

Un héritage ancestral au service de la santé

Lors d’un point presse tenu ce 27 septembre, cette guérisseuse aux près de dix ans de carrière – officiellement autorisée à exercer par le ministère – a dressé le bilan éloquent de sa récente tournée en Côte d’Ivoire. Hadja Adja Bonkoungou, mère de six enfants, a découvert son don en 2017. « Mon pouvoir est divin, je n’ai besoin d’aucun rite ni sacrifice pour guérir », affirme-t-elle. Spécialiste de pathologies variées (hémorroïdes, infertilité, troubles mentaux, blocages spirituels), elle soigne avec une efficacité reconnue, souvent en une seule consultation. « À 90 %, les patients repartent guéris sur-le-champ », précise-t-elle, insistant sur la grâce divine qui guide ses mains.

Une reconnaissance institutionnelle et populaire

Le Burkina Faso a officiellement intégré la médecine traditionnelle dans son système de santé il y a plus de trois décennies. Adja Bonkoungou, décorée en 2024 de la médaille de chevalier de l’ordre de la santé et de l’hygiène publique, est l’une des rares praticiennes à bénéficier d’une autorisation ministérielle. « Sans l’aval du capitaine Ibrahim Traoré, je n’aurais pas pu exercer. Cette légitimité est une fierté et une responsabilité », souligne-t-elle. Son engagement va au-delà des soins : elle soutient les orphelinats, prend en charge les nécessiteux, et construit des infrastructures (mosquées, chapelles, forages) pour les communautés défavorisées.

Des miracles qui traversent les frontières

Lors de sa récente tournée en Côte d’Ivoire qui l’a conduite dans les villes de Issia, Daloa, Yamoussoukro, Abidjan, Adja Bonkoungou y a opéré des guérisons spectaculaires, comme celle d’un aveugle ayant retrouvé la vue ou d’une paralysée remarchant instantanément. « Les Ivoiriens m’ont accueillie comme une sœur. Beaucoup de Burkinabè y vivent dans le besoin, et je retourne en octobre pour leur apporter espoir et guérison », annonce-t-elle. Son passage a marqué les esprits, renforçant les liens entre les deux pays.

Un appel à l’unité et à la solidarité

Adja Bonkoungou ne se contente pas de soigner : elle prône la cohésion sociale et appelle les Burkinabè à s’unir derrière les actions du capitaine Ibrahim Traoré. « La paix et la solidarité sont essentielles pour notre développement », martèle-t-elle. Prochaine étape : Kigali, où elle recevra un prix international, couronnant son engagement humanitaire et médical.

Pierre Ouédraogo


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