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La BCLCC tire la sonnette d’alarme et appelle à la vigilance
De nombreuses personnes au Burkina Faso reçoivent des SMS proposant des offres d’emploi en ligne, rémunérées jusqu’à 5 000 F CFA de l’heure, voire plus. Ces promesses alléchantes cachent en réalité de véritables arnaques.Face à la recrudescence de ces escroqueries, la Brigade de Lutte contre la Cybercriminalité du Burkina Faso (BCLCC) a été saisie et a étudié le phénomène. Digital Magazine est allé à la rencontre de la BCLCC pour en savoir plus.
Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs et dresser un état des lieux de ces arnaques à l’emploi par SMS au Burkina Faso ? Depuis quand observez-vous ce phénomène ?
Je suis Aimé Césaire Ouédraogo, Chargé de Communication et Relations Publiques de la Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité. Il faut noter que c’est une nouvelle vague d’arnaque par SMS au Burkina Faso. Depuis un certain temps, le service de veille technologique et d’assistance technique de la Brigade a constaté une recrudescence d’arnaques liées aux fausses offres d’emploi par SMS.
En réalité, ce sont des individus aux intentions malveillantes qui envoient des messages de façon aléatoire aux populations, les informant qu’ils ont été retenus en tant que candidats à des offres d’emploi. Ces messages indiquent qu’il y a eu plusieurs tentatives infructueuses de joindre la victime au téléphone. Ces messages contiennent un lien malveillant qui vous redirige vers un numéro WhatsApp.
Dans ces offres d’emploi, on vous propose des rémunérations alléchantes, allant de 5000 à 50000 francs CFA par jour. Lorsque vous cliquez sur le lien et que vous vous retrouvez sur le WhatsApp des cyberdélinquants, vous commencez la discussion et ils vont vous donner des tâches à accomplir. Pour chaque tâche, ils vont vous payer. Ils vont vous amener à exécuter plusieurs tâches et vous inciter par la suite à investir un gros montant. C’est à l’issue de ce gros investissement qu’ils vont couper tout contact avec vous.
Pouvez-vous nous décrire en détail le mode opératoire de ces arnaques ? Comment les cybercriminels parviennent-ils à tromper les victimes ? Quels sont les types de messages envoyés et quelles sont les principales caractéristiques des messages frauduleux ?
Il y a de cela un mois ou un peu plus que le service de veille technologique et d’assistance technique a constaté ce phénomène sur les réseaux sociaux au Burkina Faso. Comme je l’ai dit précédemment, ce sont des messages liés à des offres d’emploi qu’ils envoient de façon aléatoire aux internautes et aux populations.
Généralement, ceux qui sont à la recherche d’emploi vont saisir l’opportunité et les cybercriminels vont les amener à effectuer des paiements d’argent dans le but d’obtenir un emploi alléchant. Voilà les types de messages que les populations reçoivent au quotidien.
Quel est le profil type des personnes qui tombent dans ces pièges ? Avez-vous procédé à des arrestations liées à ces arnaques ? Quelles sanctions risquent les auteurs de ces délits ?
Toutes les couches socioprofessionnelles sont concernées. Nous avons enregistré des personnes qui sont venues porter plainte par rapport à ce type d’arnaque, particulièrement celles qui sont à la recherche d’emploi.
Pour le moment, aucun bilan n’a été fait au niveau de la brigade, et les enquêtes sont en cours en vue d’interpeller les auteurs de ces arnaques. Quand ils seront identifiés et interpellés, ils subiront la rigueur de la loi.
Que doivent faire les personnes qui ont été victimes de ces arnaques ?
Pour ceux qui continuent à recevoir ce type de message, il est important d’adopter de bons réflexes comportementaux : ne pas répondre aux sollicitations, ne pas cliquer sur les liens contenus dans ces messages, bloquer les numéros suspects et porter plainte à la Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité.
Comment voyez-vous l’évolution de ces arnaques dans les mois à venir ? De nouvelles variantes sont-elles à craindre ?
Oui, effectivement, de nouvelles variantes sont à craindre, car les cybercriminels changent constamment leur mode opératoire. Chaque fois qu’on arrive à comprendre leur méthode, ils passent à la vitesse supérieure. Dans les mois à venir, nous risquons d’avoir d’autres variantes.
C’est l’occasion pour moi d’inviter les populations à ne jamais partager leurs informations personnelles avec des inconnus et à ne jamais cliquer sur des liens malveillants au risque de compromettre leurs données à caractère personnel.
Quels conseils pratiques la BCLCC donne-t-elle pour éviter de tomber dans le piège de ces arnaques ? Comment et où déposer plainte ?
Pour se prémunir de telles arnaques, lorsque vous recevez ce type de message vous informant que votre candidature a été retenue alors que vous n’avez pas postulé au préalable à une offre d’emploi, il est préférable de :
- Bloquer le numéro en question
- Ne pas cliquer sur le lien contenu dans ces messages
- Ne pas répondre aux différentes sollicitations
- Signaler ces numéros à la BCLCC à travers sa plateforme de signalement “Alerte BCLCC”
La Brigade est également disponible au 25 39 58 42. Vous avez la possibilité de porter vos plaintes en ligne à l’adresse suivante : cybercrime@securite.gouv.bf
Pour conclure, quel message de prévention souhaiteriez-vous adresser à l’opinion nationale pour sensibiliser les citoyens aux dangers de ces arnaques à l’emploi en ligne ?
D’une manière générale, nous invitons les internautes à faire preuve de vigilance lorsqu’ils naviguent sur internet, car sur internet, tout n’est pas net. Donc vigilance absolue.
Un mot pour Digital Magazine Burkina
Nous remercions Digital Magazine de nous avoir donné cette opportunité à la Brigade de s’exprimer sur le phénomène des arnaques par SMS.
Propos recueillis par Pierre Ouédraogo
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