Révolution BTP : Et si le ciment pouvait rafraîchir nos maisons ? Une innovation chinoise prometteuse face à la chaleur urbaine

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Dans un monde où les températures grimpent et les factures d’électricité explosent, des chercheurs de l’Université du Sud-Est en Chine et de l’Université Purdue aux États-Unis ont mis au point un ciment révolutionnaire. Ce matériau est capable de refroidir naturellement les bâtiments, sans avoir recours à la climatisation. Une avancée qui pourrait transformer la manière dont on construit en milieu urbain, notamment dans des villes comme Ouagadougou ou Bobo-Dioulasso, où la chaleur est souvent accablante.

Comment ça fonctionne ?

Les recherches, publiées dans Science Advances, montrent que ce matériau peut maintenir des températures de surface inférieures de 5,4 °C à celle de l’air ambiant pendant les heures de forte chaleur. Il y parvient grâce à deux propriétés clés :

  • 96,2 % de réflectance solaire : il renvoie presque toute la lumière du soleil
  • 96 % d’émissivité infrarouge : il libère efficacement la chaleur accumulée

Lors de tests sur des toits réels, ce ciment a montré des performances bien supérieures au ciment classique, qui peut atteindre jusqu’à 59 °C en période de forte chaleur.

Une fabrication simple et économique

Le processus de fabrication repose sur des matériaux courants comme le calcaire et le gypse, broyés et mélangés avec de l’eau, puis coulés dans des moules spéciaux. Résultat : un ciment qui forme des cristaux d’ettringite, capables de réfléchir la chaleur. Et bonne nouvelle : il coûte 5 dollars de moins par tonne que le ciment Portland traditionnel, tout en nécessitant moins d’énergie pour sa production.

Un impact climatique et économique majeur

L’industrie du ciment est l’un des plus gros pollueurs au monde, responsable de 8 % des émissions mondiales de CO₂. Ce nouveau matériau pourrait inverser la tendance : selon des simulations par intelligence artificielle, il pourrait même atteindre des émissions nettes négatives sur un cycle de vie de 70 ans.

Pour les bâtiments équipés, cela se traduirait par :

  • 11 à 12 % d’économies d’énergie sur la climatisation
  • Une réduction significative de l’empreinte carbone
  • Une meilleure résistance aux UV, à l’humidité et aux cycles de gel-dégel

Et au Burkina Faso ?

Imaginez des écoles, des hôpitaux ou des logements sociaux construits avec ce ciment rafraîchissant. Moins de chaleur à l’intérieur, moins de ventilateurs ou de climatiseurs, et donc moins de pression sur le réseau électrique. Dans un pays où l’accès à l’énergie reste un défi, cette innovation pourrait offrir un confort thermique accessible et durable, tout en contribuant à la lutte contre le changement climatique.

Pierre Ouédraogo


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