Burkina Faso / Retour d’Alino Faso : entre deuil et quête de vérité

Burkina Faso
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Ce lundi 18 août 2025 restera gravé dans les mémoires comme le jour du retour d’Alino Faso, l’influenceur burkinabè dont la mort mystérieuse en Côte d’Ivoire a ému tout le pays. C’est à bord d’un vol spécial de l’armée de l’air que sa dépouille a regagné sa terre natale, accueillie à l’aéroport de Ouagadougou par une foule nombreuse et une forte délégation gouvernementale.

Le Burkina Faso pleure son influenceur. La dépouille d’Alino Faso est de retour au pays, pour un dernier hommage

Quatre ministres étaient présents pour saluer la mémoire d’un compatriote dont le destin tragique a soulevé de nombreuses questions. Le ministre des Affaires étrangères, celui de l’Administration territoriale et de la mobilité, le ministre de la Sécurité, ainsi que le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, ont représenté l’État. Leur présence marquait l’importance que le gouvernement accorde à cette affaire, qui a tendu les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

Le rapatriement de la dépouille d’Alino Faso. Un moment de deuil, mais aussi une promesse de justice

Des amis en larmes, des mots qui résonnent

Me Paul Kere

Souleymane alias Gbagbo Koné, activiste et influenceur ivoirien

Souleymane alias Gbagbo Koné, activiste et influenceur ivoirien voyait en Alino Faso, un vrai panafricain, un homme engagé pour le développement de par ses oeuvres caritatives : “C’est avec une profonde tristesse que je m’exprime. Je l’ai connu, je l’ai vu à l’œuvre, et je peux en témoigner. Mon camarade était un vrai panafricain, un homme engagé pour le développement. Mais surtout, il a porté ses actions caritatives à travers toute l’Afrique. Son héritage concerne tout le continent, car il s’est battu pour l’Afrique, il a aidé l’Afrique. Aujourd’hui, l’Afrique doit lui rendre hommage. C’est pourquoi je suis venu pour participer à ce moment et honorer sa mémoire.” a fait savoir Gbagbo Koné.

Bationo de Kyon, activiste burkinabé

Bationio de Kyon activitse et militant présente le défunt comme un ‘symbole de patriotisme et d’intégrité : “Au-delà, nous souhaitons que le Capitaine Traoré accompagne la famille du défunt pour des funérailles dignes, car il a été une figure majeure pour notre peuple. Il laisse derrière lui une famille endeuillée. À eux, j’adresse un message de courage et de force.” a-t-il déclaré.

Une mort entourée de zones d’ombre

Arrêté en janvier 2025 en Côte d’Ivoire, Alino Faso avait été inculpé pour “intelligence avec des agents d’un État étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire”, selon le procureur d’Abidjan. Le 24 juillet, il avait été retrouvé mort dans sa cellule. La version officielle — celle d’un “suicide par pendaison” — a été immédiatement rejetée par les autorités de Ouagadougou, qui évoquent une mort suspecte et exigent des clarifications.

Une enquête à relancer au Burkina Faso

Ce retour de la dépouille est un premier pas vers une vérité que tout un pays réclame. À Ouagadougou, la justice burkinabè a l’intention de relancer le dossier. “Tout est à reprendre”, confie une source proche de l’affaire, soulignant que l’avocat d’Alino Faso en Côte d’Ivoire n’avait pas été associé aux constats de décès. Cette volonté de clarification est une réponse directe à l’appel du peuple et une promesse de justice.

Les mots d’amis, la douleur partagée

Au milieu de la foule, des amis d’Alino Faso ont exprimé leur chagrin et leur détermination à voir la lumière faite sur cette affaire.

Bationo de Kyon déclare alors “Si l’autopsie confirme qu’Alino Faso a bien été assassiné – comme nous le croyons, par le régime ivoirien dirigé par Alassane Ouattara –, nous exigeons que l’État burkinabè saisisse les juridictions internationales pour juger la Côte d’Ivoire pour enlèvement, détention illégale, torture et meurtre.” fait-il savoir. 

Me Paul Kere dans la même lignée a partagé sa tristesse et sa colère “Face à cette mort arrachée à notre affection, le message est clair : Le combat ne fait que commencer. Alino, décrit comme un martyr ‘accusé de tout et de rien’ mais allé ‘jusqu’à la mort’, devient le symbole d’un engagement sans faille pour la nation.”, déclare-t-il.

Le retour d’Alino Faso est plus qu’un rapatriement, c’est le début d’un nouveau chapitre. Un chapitre où le deuil se mêle à la soif de justice, et où la nation se rassemble pour exiger la vérité derrière la mort de l’un des siens.

Pierre Ouédraogo


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