Monnaie unique : la CEDEAO fixe 2027 pour le lancement officiel de ECO

Economy
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La CEDEAO vient de fixer une nouvelle date pour le lancement de l’ECO : 2027. Après des années de reports et de scepticisme, cette annonce relance l’espoir d’une intégration monétaire en Afrique de l’Ouest. Mais entre divergences économiques, défis techniques et tensions politiques, la route reste semée d’embûches.

Vers une intégration par étapes

Finie l’approche “tout ou rien” ! La CEDEAO a finalement opté pour une mise en œuvre progressive de l’ECO. Seuls les pays prêts (comme ceux de l’UEMOA) l’adopteront dès 2027, tandis que les autres bénéficieront d’un accompagnement pour se conformer aux critères. Une stratégie pragmatique face aux réalités économiques contrastées de la région, où coexistent franc CFA, nairas et monnaies nationales non convertibles.

Cette relance intervient dans un paysage politique ouest-africain fragilisé : retraits de la CEDEAO, montée des souverainistes, et défiance croissante envers le franc CFA. Pour la Commission, l’ECO doit être un levier d’intégration, de stabilité et de libre circulation des biens et capitaux. Mais derrière l’ambition affichée se cachent des défis colossaux : harmonisation des politiques budgétaires, gestion des taux de change et surtout… convaincre des populations méfiantes après des décennies de promesses non tenues.

2027 : Un délai réaliste ou un nouveau mirage ?

Les obstacles qui persistent

Créer une monnaie unique exige bien plus qu’une simple annonce. Il faudra :

  • Une banque centrale indépendante (sans ingérence politique)
  • Un mécanisme anti-chocs pour éviter les crises asymétriques
  • Une vraie pédagogie pour gagner la confiance des citoyens

L’ombre du franc CFA plane toujours

L’ECO relance aussi le débat sur l’abandon du franc CFA, perçu comme un vestige colonial. Mais la France acceptera-t-elle de lâcher prise ? Et les pays non-UEMOA (comme le Nigeria) joueront-ils le jeu ?

Si la CEDEAO réussit ce pari, ce sera une révolution économique pour l’Afrique de l’Ouest. Mais en cas d’échec, ce pourrait être le coup de grâce pour un projet déjà fragilisé par des années d’atermoiements.

Une chose est sûre, 2027 sera l’année de tous les dangers… ou de tous les espoirs.

Pierre Ouédraogo


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