Burkina Faso : une réorganisation territoriale historique pour renforcer sécurité et identité nationale

Burkina Faso
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Au lendemain de l’adoption en Conseil des ministres du décret portant sur le découpage et le changement de nom des régions, le gouvernement était, ce 3 juillet 2025, face à la presse. Cette rencontre a permis à l’exécutif burkinabè d’expliquer les enjeux de ses décisions. Face aux médias, le ministre d’État, ministre de l’Administration Territoriale, Émile ZERBO, et le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Gilbert P. OUEDRAOGO.

Ce nouveau découpage marque une étape décisive dans la construction d’un Burkina Faso plus souverain

La carte administrative du Burkina Faso a subi des changements importants, passant de 13 à 17 régions. La restructuration implique de renommer 10 régions, de diviser 3 régions en unités plus petites et de redistribuer les provinces. La décision a été rendue publique après le Conseil des ministres tenu mercredi 2 juillet 2025. Les régions portent des toponymes endogènes et sont voulues en raison du contexte sécuritaire actuel. En effet, depuis le premier découpage postcolonial en janvier 1963, diverses réformes ont progressivement façonné notre architecture territoriale, aboutissant à la configuration actuelle composée de 13 régions, 45 provinces et 350 départements. Cependant, la crise sécuritaire actuelle a révélé les limites de l’organisation territoriale, jugée trop politique et économique, sans assez considérer les réalités socioculturelles et linguistiques. « Les dénominations des entités régionales n’avaient pas suffisamment pris en compte les réalités socioculturelles et linguistiques de notre pays. Fort de ce constat, il était impératif de repenser notre maillage administratif afin de mieux faire face aux enjeux et défis du moment », a déclaré le ministre d’État, ministre de l’Administration Territoriale et de la Mobilité, Émile ZERBO.

Cette décision gouvernementale traduit une forte attente citoyenne et une volonté collective de rapprocher davantage l’administration des administrés

Une réforme plébiscitée et stratégique

Les changements administratifs au Burkina Faso peuvent être comparés à un jeu de Tetris, où les régions existantes ont été réorganisées et redimensionnées pour créer de nouvelles unités plus efficaces. Selon le rapport général de l’Assemblée législative de transition sur les journées d’échange avec les forces vives sur les réformes politiques, institutionnelles et administratives organisées les 10 et 12 juillet 2023, plus de 69 % des participants ont adhéré à l’idée d’un nouveau découpage administratif. Les motivations de la réforme ont pour objectifs : renforcer la présence de l’État, améliorer la défense stratégique du territoire et rapprocher l’administration des citoyens.

Les Changements majeurs réalisés

Le nouveau découpage administratif prévoit la création de 4 nouvelles régions avec la scission de l’Est en 3 régions (Goulmou, Sirba, Tapoa) et la scission de la Boucle du Mouhoun (Bankui et Sourou) et du Sahel (Liptako et Soum). En outre, 2 nouvelles provinces ont vu le jour, à savoir Karo-Peli (Soum) et Dyamongou (Tapoa). Dans une vision souverainiste, le gouvernement a également procédé au renommage des régions et provinces avec des toponymes en langues nationales, reflétant les réalités locales. À cet effet, le ministre d’État, ministre de l’Administration Territoriale et de la Mobilité, Émile ZERBO, déclare : « Les nouvelles dénominations en langues nationales renforcent l’appropriation du territoire par les citoyens. »

La carte administrative du Burkina Faso connaît des changements significatifs, passant de 13 à 17 régions

Avec cette nouvelle configuration administrative, le pays passe désormais à 17 régions, 47 provinces et 350 départements, avec pour finalité de renforcer la sécurité et les services publics, surtout dans les zones frontalières, tout en valorisant l’identité nationale via des noms ancrés dans le patrimoine culturel, favorisant la cohésion sociale. Selon M. ZERBO, « Cette réorganisation permettra une meilleure couverture des services publics, réduira les inégalités régionales et facilitera la réponse de l’État aux besoins des populations. »

Ce nouveau découpage marque une étape importante dans la construction d’un Burkina Faso tourné vers la souveraineté, la sécurité et le développement équilibré de ses territoires. A noter qu’un délai de six mois est accordé pour l’effectivité de la réforme.

Pierre Ouédraogo


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