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C’est une réalité : l’accès aux sites web hébergeant du contenu pornographique est désormais bloqué au Nigeria. Cette décision, ordonnée par la Chambre des représentants, vise à préserver les valeurs morales et culturelles du pays. Toutefois, elle soulève des inquiétudes quant à la liberté d’internet et à la censure gouvernementale.
Une décision radicale pour préserver les valeurs morales
La Chambre des représentants a ordonné à la Commission nigériane des communications (NCC) de bloquer tous les sites web pour adultes du pays. Cette décision a été justifiée par la nécessité de protéger les valeurs morales et de lutter contre la dépendance des jeunes à ces sites pornographiques. « L’accès illimité au contenu obscène érode les valeurs sociétales et éthiques », a déclaré Dalhatu Tafaki, législateur de l’État de Katsina, lors d’une séance plénière. Des sanctions à l’encontre des fournisseurs d’accès à internet (FAI) qui ne respecteraient pas cette interdiction ont également été proposées.
Les défis de la censure et les risques de dérives
Cette salve de décisions vient porter un coup à la liberté d’internet, et les acteurs du numérique voient d’un mauvais œil cette mesure gouvernementale. En effet, des défis pratiques liés à la censure en ligne existent, notamment avec la gestion des nouvelles technologies qui permettent de contourner les restrictions. Les utilisateurs avertis peuvent contourner ces restrictions en utilisant des VPN (réseaux privés virtuels), rendant ainsi la mesure inefficace. De plus, les experts du numérique estiment qu’une telle décision pourrait progressivement empiéter sur d’autres libertés.
Bloquer l’accès aux sites pornographiques au Nigeria se révèle donc être une tâche complexe, tant sur le plan technique que sur le plan éthique.
Pierre Ouédraogo
