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Le gel de l’aide extérieure américaine par Donald Trump, annoncé le 27 janvier 2025, a des répercussions significatives sur plusieurs secteurs clés au Burkina Faso. Parmi ces domaines, on peut noter ceux qui bénéficient habituellement des programmes d’USAID dans ce pays, tels que l’amélioration de l’accès des populations rurales à l’eau potable, aux meilleures conditions d’hygiène et de santé. De plus, les efforts soutenus par l’USAID pour aider les mères et les enfants burkinabè à accéder aux soins de santé nécessaires sont aussi susceptibles d’être impactés par cette mesure.
1. Santé
L’USAID soutient divers programmes de santé au Burkina Faso, notamment la lutte contre le paludisme, les maladies tropicales négligées, les menaces pandémiques émergentes, et le VIH/SIDA. La lutte contre le paludisme, qui est l’une des principales causes de mortalité au Burkina Faso, est fortement impactée. Les programmes de prévention et de traitement, notamment la distribution de moustiquaires imprégnées et les campagnes de sensibilisation, risquent d’être suspendus ou réduits.
Les programmes de santé maternelle et infantile, ainsi que ceux liés à la malnutrition, sont également menacés. Ces initiatives étaient cruciales pour améliorer l’accès aux soins de base et réduire la mortalité chez les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Un appui financier important a été apporté par le peuple américain pour renforcer la santé maternelle et infantile au Burkina Faso, avec un montant estimé à plus de 60 millions de dollars jusqu’en 2020. Ce financement aide également à maintenir l’accès aux soins de santé pour les femmes et les enfants dans des contextes difficiles.
2. Aide humanitaire
Le Burkina Faso, confronté à une crise humanitaire majeure avec plus de 2 millions de personnes déplacées internes, dépend fortement de l’aide humanitaire américaine. Les programmes d’urgence alimentaire, d’accès à l’eau potable et d’hygiène sont directement affectés par ce gel.
Les ONG locales et internationales, qui dépendent des fonds de l’USAID, doivent revoir leurs activités à la baisse, mettant en péril des projets essentiels pour les populations vulnérables.
3. Agriculture et sécurité alimentaire
Les projets visant à améliorer la résilience agricole et à diversifier les sources de revenus des agriculteurs sont suspendus. Cela inclut des initiatives comme la distribution de semences améliorées, la formation aux techniques agricoles modernes et le soutien à l’irrigation.
Les programmes de lutte contre l’insécurité alimentaire, notamment ceux ciblant les populations rurales, sont également touchés, ce qui pourrait aggraver la situation alimentaire dans un contexte déjà marqué par des sécheresses récurrentes.
4. Éducation
Les projets éducatifs, en particulier ceux visant à améliorer l’accès à l’éducation pour les filles dans les zones rurales, sont menacés. Ces programmes incluaient la construction d’écoles, la formation des enseignants et la distribution de matériel scolaire.
5. Développement économique et gouvernance
Les initiatives de renforcement des institutions locales, de promotion de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption sont suspendues. Ces programmes étaient essentiels pour soutenir la stabilité politique et économique du pays.
Les projets de création d’opportunités économiques pour les jeunes et les femmes, notamment à travers des formations professionnelles et des microcrédits, sont également touchés.
6. Sécurité et lutte contre l’extrémisme violent
Bien que les budgets de défense soient principalement financés par des ressources internes, certains programmes de l’USAID soutenaient des initiatives de lutte contre l’extrémisme et de promotion de la cohésion sociale. Ces projets risquent d’être interrompus, ce qui pourrait affaiblir les efforts de stabilisation dans les zones touchées par l’insécurité.
Le Burkina Faso face au gel de l’aide américaine : défi ou opportunité ?
Le gel de l’aide américaine par Donald Trump affecte profondément le Burkina Faso, un pays déjà confronté à des défis majeurs en matière de sécurité, de santé et de développement. Les secteurs les plus touchés incluent la santé, l’aide humanitaire, l’agriculture et l’éducation. Cependant, il est important de noter que certaines aides, comme l’aide alimentaire d’urgence, ne sont pas gelées, mais cela ne garantit pas nécessairement la continuité de tous les autres programmes essentiels.
Il convient de noter que le président Trump a ordonné une suspension de 90 jours de l’aide internationale afin d’évaluer son efficacité et son alignement avec les intérêts américains. Reste à savoir s’il s’agit d’un simple gel temporaire ou d’une rupture définitive envisagée par la nouvelle administration américaine. L’avenir nous le dira. En attendant, sous l’impulsion du Capitaine Ibrahim TRAORÉ, qui a fait du développement endogène son principal combat, le Burkina Faso peut voir dans cette situation une opportunité de s’appuyer exclusivement sur ses propres ressources pour assurer son développement.
Pierre Ouédraogo
