Burkina Faso : Démantèlement d’un réseau international d’escroquerie qui séquestrait 160 jeunes footballeurs

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La cellule criminelle de la section de recherches de la 3e légion de Gendarmerie de Ouagadougou a démantelé un vaste réseau d’escrocs à la suite d’une dénonciation citoyenne le 22 décembre dernier. Les auteurs présumés ont été présentés à la presse ce 8 janvier 2025.

Les gendarmes de la 3è légion de Ouagadougou

Le démantèlement de ce réseau d’escrocs, utilisant le canal de Qnet, a été rendu possible grâce à la collaboration d’un jeune Malien. Cette coopération a permis l’arrestation de quatorze (14) suspects de sept nationalités différentes de la sous-région (Guinée, Mali, Burkina, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo) dont une 01 fille.

Les présumés coupables d’escroquerie en bande organisée

Les suspects ont été appréhendés au quartier périphérique Wapassi, secteur 30, dans l’arrondissement 07. Selon l’Adjudant-Chef Mohamed KONÉ, Chef de la Cellule criminelle de la section recherche de la 3è légion de la Gendarmerie, ces arrestations ont permis la libération de nombreux jeunes séquestrés. “Nous avons pu libérer 160 jeunes Africains âgés de 17 à 25 ans, que nous avons remis à leurs parents ou à leurs consulats respectifs”, a-t-il déclaré. Ces jeunes sont originaires de 9 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont 78 Béninois représentant le plus grand groupe, et 3 Centrafricains le plus petit. 06 jeunes victimes burkinabè figurent parmi les personnes libérées.

Adjudant chef Mohamed KONÉ, Chef de la cellule criminelles de la section recherche

Un mode opératoire sophistiqué

Les escrocs avaient développé une stratégie minutieuse pour piéger leurs victimes. L’Adjudant-Chef Mohamed KONÉ explique qu’ils opéraient principalement sur les réseaux sociaux. “Via Facebook, WhatsApp, Instagram et autres plateformes, ils promettaient l’existence d’un centre de football offrant des contrats lucratifs en Europe après seulement six mois de formation”, précise-t-il. Pour renforcer leur crédibilité, les malfaiteurs réalisaient des montages photos montrant de jeunes joueurs sur des terrains européens.

Les photos dans les complexes sportifs servant d’appâts

Cette manipulation a conduit de nombreuses familles à verser des sommes importantes, variant de 500 000 à 800 000 FCFA. Ces montants étaient exigés pour de fausses promesses d’emploi, de formation ou de placement dans des centres de football. Après la séquestration des victimes dans des villas louées, les escrocs réclamaient des sommes supplémentaires allant de 2 à 5 millions FCFA. Une fois ces montants versés, les jeunes étaient isolés et contraints d’utiliser les outils Qnet pour maintenir le réseau.

Charges retenues contre les suspects

En attendant leur transfert devant le Procureur général du tribunal de grande instance de Ouagadougou, les prévenus sont accusés d’escroquerie, de faux et usage de faux en écriture privée, d’usurpation de titre et de séquestration.

Les gendarmes ont saisi 20 téléphones portables, 7 bio-disques, 5 Chi, 2 ordinateurs portables et divers documents. Le réseau, qui s’étend dans toute la sous-région, possède des ramifications au Ghana, au Mali, en Guinée et dans d’autres pays africains.

Le matériel saisis auprès des délinquants

Appel à la vigilance contre le gain facile

Le Lieutenant Justine BAGRÉ, Commandant de la Section Recherche, a exhorté la population à signaler tout comportement suspect, même dans les zones reculées de la capitale. Il a également mis en garde contre les offres d’emploi trop alléchantes, rappelant les opportunités existantes au Burkina Faso. “Cette forme d’escroquerie qui sévit dans notre sous-région doit être combattue. Malgré les défis de l’emploi, les initiatives gouvernementales comme l’offensive Agro-pastorale offrent des alternatives viables plutôt que de céder aux mirages d’activités frauduleuses”, a-t-il souligné.

Lieutenant Justine BAGRÉ, Commandant de la section recherche

Pour signaler tout acte suspect, plusieurs numéros sont disponibles :

  • Gendarmerie : 16
  • Centre national de Veille et d’Alerte : 1010
  • Centre des opérations de la Gendarmerie : 80 00 11 45 
  • Police : 17

Pierre Ouédraogo

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