Burkina Faso / Journées Nationales du Refus de la Corruption : Protéger les lanceurs d’alerte pour une lutte efficace contre la corruption

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Le mardi 10 décembre 2024, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) organise la 19ème édition des Journées Nationales du Refus de la Corruption (JNRC) au Conseil Burkinabé des Chargeurs (CBC) à partir de 14h00. Cet événement, placé sous le thème général “Protéger les lanceurs d’alerte pour une lutte efficace contre la corruption et les crimes économiques”, vise à mettre en lumière l’importance cruciale des lanceurs d’alerte dans la lutte contre la corruption.

Le public présent lors des différentes communications

La corruption est un mal endémique qui freine le développement socio-économique des États. Afin de contrer ce phénomène qui a souvent la peau dure, des organisations de la société civile telles que le REN-LAC, vent debout contre ces pratiques, ont mis en place les Journées Nationales du Refus de la Corruption pour mettre l’accent principalement sur ces hommes et femmes qui disent non à la corruption et osent dénoncer ces pratiques. Ces lanceurs d’alerte, par leur position, deviennent des cibles toutes faites pour ceux qui s’adonnent à la corruption. Afin de les protéger davantage, une communication tripartite réunissant l’autorité publique représentée par le ministère de la Justice, la société civile portée par le REN-LAC et les médias dans leur ensemble a été organisée sur trois sous-thèmes afin que chaque entité puisse donner au public les différents mécanismes qui peuvent aider à protéger les lanceurs d’alerte.

Sur le rôle du ministère de la Justice dans la protection des lanceurs d’alerte

Animée par Mme Julie Rose OUEDRAOGO, Conseillère Technique au Ministère de la Justice, cette session a exploré les mécanismes juridiques et les mesures de protection que le ministère peut mettre en place pour soutenir les lanceurs d’alerte. Comme apport à la protection des lanceurs d’alerte, le ministère de la Justice promeut l’éducation à la citoyenneté et au civisme afin de promouvoir un mode de comportement basé sur l’intégrité. C’est un rempart contre les agressions ou la discrimination des lanceurs d’alerte. Sur la question de la protection juridique, un avant-projet de loi est en train d’être élaboré pour protéger les lanceurs d’alertes sur le sol national et ceux de la diaspora, et qui sera soumis pour adoption. Également, un autre rôle du ministère de la Justice, décliné par Mme OUEDRAOGO, est celui de l’appui-conseil à la société civile dans l’élan de protection des droits de l’Homme.

Mme Julie Rose OUEDRAOGO, Conseillère Technique au Ministère de la Justice

Le rôle de la société civile dans la protection des lanceurs d’alerte

Le REN-LAC, à travers son Secrétaire Exécutif, M. Sagado NACANABO, a évoqué le rôle essentiel de la société civile dans la protection des lanceurs d’alerte. Pour M. NACANABO, la corruption nous empêche d’avoir des services sociaux de base et le REN-LAC, qui existe depuis 27 ans (décembre 1997), a une expérience des faits de corruption. Un numéro vert, le 80 00 11 22, est mis à disposition de la population afin de dénoncer tout acte de corruption. Quant à la protection des lanceurs d’alerte, M. NACANABO déclare : “Il faut protéger les lanceurs d’alerte pour que la dénonciation soit efficace et que ces derniers puissent contribuer à la lutte contre la corruption et les crimes économiques.” En effet, les lanceurs d’alerte ne sont souvent pas rassurés malgré l’anonymat accordé par le REN-LAC, et une loi pour les protéger serait salutaire.

Le Secrétaire Exécutif du REN-LAC, M. Sagado NACANABO

Le rôle des médias dans la protection des lanceurs d’alerte

La communication sur le rôle des médias et des lanceurs d’alerte a été animée par Boukary OUOBA, journaliste. Il s’est appesanti sur la source de tout journaliste, qui fait la qualité de ce dernier. La relation entre les médias et la lutte contre la corruption est une relation en or, a-t-il indiqué. “Le lanceur d’alerte est une source de premier choix pour le journaliste car il est plus souvent issu de l’intérieur du milieu qu’il dénonce. De ce fait, il réunit les conditions d’une source de qualité pour le journaliste,” a-t-il déclaré. Il a ensuite rappelé les faits concernant Norbert Zongo, alias Henry Sebgo, qui avait des écrits si précis qu’il portait à croire qu’il avait des sources bien introduites. À cet effet, dans sa communication, afin de protéger davantage les lanceurs d’alerte, il a recommandé de reconnaître au lanceur d’alerte un statut qui lui conférera une responsabilité et un caractère public d’intérêt général.

Boukary OUOBA, journaliste et Directeur de publication

Les Journées Nationales du Refus de la Corruption sont une plateforme essentielle pour sensibiliser le public et les autorités sur l’importance de protéger les lanceurs d’alerte. Ces derniers jouent un rôle crucial en dénonçant les actes de corruption et les crimes économiques, contribuant ainsi à la transparence et à la bonne gouvernance.

Pierre Ouédraogo

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