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Le gouvernement burkinabè a pris la décision audacieuse de nationaliser la Banque commerciale du Burkina (BCB), mettant fin à un partenariat de longue date avec l’État libyen. Cette décision, prise lors du Conseil des ministres de ce mercredi 22 mai, vise à redresser la banque et à stimuler l’économie nationale.
Des performances économiques en hausse malgré un contexte difficile
Le Conseil des ministres a également examiné et adopté plusieurs rapports clés, notamment le rapport sur la situation économique et financière du Burkina Faso en 2023, avec des tendances pour 2024 et des perspectives pour 2025-2027.
Malgré un contexte marqué par des chocs exogènes et endogènes, l’économie burkinabè a enregistré une performance notable en 2023 avec un taux de croissance de 3,6% contre 1,8% en 2022. Le taux d’inflation a quant à lui connu une baisse remarquable, passant de 14,1% en 2022 à 0,7% en fin d’année dernière. Pour 2024, les projections tablent sur un taux de croissance de 5,5%, confirmant la résilience de l’économie burkinabè.
Nationalisation de la BCB : Un nouveau départ pour une banque stratégique
La décision de nationaliser la BCB s’inscrit dans la volonté du gouvernement de redresser une institution financière stratégique pour le développement économique du pays. Créée par l’État burkinabè et l’État libyen à parité de capital, la BCB a rencontré des difficultés ces dernières années, notamment en raison du manque de soutien attendu de la part du partenaire libyen. Selon le ministre en charge de l’économie Aboubakar NACANABO, des difficultés ont émaillé le fonctionnement de la banque, à cause du partenaire libyen qui n’a pas apporté le soutien attendu pour la bonne marche de la banque.
Face à ces challenges et après des échanges infructueux avec le partenaire libyen, l’État burkinabè a opté pour la nationalisation de la banque. Cette mesure vise à assurer la continuité des activités de la BCB, à protéger les intérêts des travailleurs et des clients, et à redynamiser l’institution pour qu’elle joue pleinement son rôle dans le financement de l’économie nationale.
Le gouvernement rassure les parties prenantes
Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Aboubakar Nacanabo, a tenu à rassurer l’ensemble des parties prenantes de la BCB. Il a affirmé que la nationalisation n’affectera ni la gestion des ressources de la banque ni les relations avec les clients. Au contraire, des efforts seront déployés pour renforcer la solidité financière de l’institution et lui permettre de jouer un rôle encore plus important dans le développement économique du Burkina Faso. « Nous voulons rassurer tous les travailleurs de la Banque que le fait de sortir le partenaire libyen ne va pas toucher à la manière dont les ressources sont gérées au sein de la Banque (…) Nous pouvons également rassurer les clients que les efforts qu’on va faire devront permettre de renforcer davantage la Banque et faire en sorte qu’elle puisse jouer pleinement son rôle dans notre économie », a clarifié le ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective.
Cette nationalisation marque un tournant majeur pour le secteur bancaire burkinabè et ouvre la voie à une nouvelle ère pour la BCB. Le gouvernement s’engage ainsi, à assurer une transition en douceur et à œuvrer pour le redressement et la prospérité de cette institution essentielle au financement de l’économie nationale.
Pierre Ouedraogo