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La commémoration qui a lieu dans la région du centre précisément à Ouagadougou s’est tenu du 29 aout au 1er septembre 2022 sous le thème « la prise en charge des victimes du terrorisme : un droit pour les victimes et un devoir pour l’Etat et la communauté » a connu son apothéose au monument des Héros nationaux à Ouaga2000 sous la présidence du chef de l’Etat, Lieutenant-Colonel Sandaogo Henri Damiba.
La commémoration qui a connu la participation des partenaires techniques et financiers, des autorités militaires, gouvernementales et coutumières se veut une occasion pour susciter davantage la réflexion pour une meilleure prise en compte des droits des victimes des attaques terroristes dans les plans et politiques de développement comme facteur du renforcement de la cohésion sociale. Célébré tous les 21 aout, cette journée a été instituée en 2017 par l’Assemblée générale des Nations-Unies sur recommandation du conseil des droits de l’Homme afin d’honorer et de soutenir les victimes et les survivants du terrorisme. La représentante résidente du PNUD au Burkina, Mme Elsie Laurence-Chounoune, représentant le chef de file des partenaires techniques et financiers n’a pas manqué lors de son allocution de féliciter le gouvernement du Burkina pour les efforts consentis dans le cadre de la lutte contre l’extrémisme violent et le soutien accordé aux familles des victimes. Afin d’éviter que les victimes de terrorisme ne fassent l’objet d’une victimisation secondaire, le PNUD dans son appui au renforcement du système judiciaire, fait de l’accès à la justice et de la prise en charge des victimes un de ses priorités a indiqué Mme Laurence-Chounoune.
Les victimes se sentent oubliés
Les activités liées à la commémoration de cette journée ont visé particulièrement les victimes civiles et traumatisés ainsi que les familles des personnes décédés ou invalides à travers des causeries éducatives suivi de séances d’écoute et d’orientation au profit des victimes civiles principalement de la région du centre. Selon Adjaratou Zongo, Directrice des Droits Humains « Ce sont au total près de 900 personnes qui ont été touchées par les activités ». Il ressort des écoutes des parents des victimes qu’il faille renforcer la coordination des actions de prise en charge des victimes sur la base d’un diagnostic sincère des problèmes concrets vécus en étroite collaboration avec les victimes elles-mêmes. Si les difficultés sont multiformes, elles sont également relatives à une sorte d’indignation et de frustration de certaines victimes qui résulte d’un sentiment d’abandon de la part des services de l’Etat. « Les problèmes socioculturels en ce qui concerne l’accès des veuves et orphelins à l’indemnisation et au capital décès, l’inadéquation de certains textes, l’insuffisance des opportunités d’insertion et de réinsertion professionnelle des victimes. Aussi au niveau de la prise en charge médicale, les victimes ont le sentiment d’une prise en charge tardive notamment les évacuations sanitaires » a déclaré Mme Zongo.
En plus de ces difficultés on note quelques-unes égrenées par M. Pascal Lankoandé, le président des associations des parents des victimes à savoir « un besoin de recadrage de la gestion de l’indemnité alloué aux soldats tombés sur les champs de bataille, et aussi le problème de la non prise en compte des épouses des victimes vivant en concubinage » entre autres a-t-il fait savoir. Si Beaucoup de blessés civils sont laissés à eux au bout d’un certain temps a déploré M. Lankoandé, il a été recommandé principalement au terme des activités, l’assistance psycho-médicale de toutes les victimes sur la base d’un programme de suivi personnel. Le ministre de la Justice, Barthelemy Kéré qui a lu le message du chef de l’Etat a indiqué que cette journée entraine un devoir de solidarité envers les victimes du terrorisme et ce dans un souci de renforcement de cohésion sociale.
Pierre Oued.