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La société Farafina Agri-Funding a convié les journalistes et leaders d’associations ce 30 juillet 2022 afin de les outiller sur le mécanisme du financement participatif ou Crowdfunding et ce dans le domaine agricole. Placé sous le thème « Le financement participatif comme alternative de financement de l’Agriculture », la formation a eu pour but d’informer et de sensibiliser les journalistes sur le financement participatif afin d’en faire des relais pour vulgariser le concept auprès des populations.
Le financement participatif ou Crowdfunding, mode de financement encore peu connu des communs des burkinabè a été présenté aux journalistes avec pour objectif de faire connaitre le mécanisme de ce financement à bon nombre de la population dans un pays où le secteur agricole a une place prépondérante. Et quoi de plus normal que de se servir de la presse comme vecteur de vulgarisation. La société Farafina Agri-Funding, première plateforme burkinabè de financement participatif agricole au Burkina Faso avec à sa tête son premier responsable, M. Aly Simboro, a initié cette rencontre afin de renforcer les connaissances et sensibiliser les participants sur ce type de financement. Il était accompagné notamment de M. Ouédraogo, spécialiste du crowdfunding au PNUD, de M. Lévi Djiguemdé, spécialiste Mobilisation de Ressources et de Issa Traoré, Responsable du Global Entrepreneurship Network qui œuvre pour le développement du crowdfunding au profit des OSCs et ONG.
Par définition, le financement participatif, en Anglais Crowdfunding est un financement par la foule (en Anglais, crowd veut dire foule et funding veut dire financement). Pour M. Simboro, le Crowdfunding est un “mode de financement qui consiste à financer un projet en faisant appel au grand public, par l’intermédiaire de plateformes internet spécialisées.”
La première plateforme de ce type du nom de KickStarter remonte en 2009. Il faut dire que les différents acteurs du financement participatif sont entre autres le porteur de projet, et l’investisseur ou donateur. Il faut noter que tout financement dans ce cadre est encadré par des règles juridiques et où le montant sollicité, la durée de collecte et les commissions pour les plateformes sont clairement définis. Et pour ce qui est de la sécurité, le financement a des règles prudentielles, des règles de contrôles entre autres et aussi de la protection des données.
Faire bouger les lignes pour implanter le Crowdfunding au Burkina
Le financement participatif tel comme il se présente, a des avantages tant pour le porteur du projet et aussi pour l’investisseur. En effet, le mécanisme est une alternative pour le financement de projet, il permet un accès facile au crédit. Aussi il met à la disposition des investisseurs des projets structurés viables et rentables. Toutefois le crowdfunding présente des contraintes parce que les donateurs spontanés sont rares, un risque de vol d’idée de projet est à penser et aussi tous les projets ne sont pas adaptés à ce type de financement. Il faut dire que le financement participatif a déjà été expérimenté au Burkina selon le formateur Lévi Djiguemdé. Ce fut un financement basé sur la solidarité communautaire et la construction du chemin de fer jusqu’à la ville de Kaya en est une parfaite illustration a-t-il indiqué. Toujours selon M. Djiguemdé « le volume africain de crowdfunding a atteint 182 millions de dollars en 2016 soit une hausse de 115% par rapport à 2015 ». Pour M. Traoré, le crowdfunding est une opportunité pour les OSCs et les ONG pour mobiliser les fonds et avoir plus d’impacts et une campagne ne devrait pas dépasser 6 semaines a-t-il indiqué.
Le financement participatif peine encore à être parfaitement implanté au Burkina. Bien qu’il présente de nombreux avantages, des défis pour son implantation existe. En effet, le manque de règlementation, la faible culture digitale, la faible utilisation des moyens de paiements électroniques, et le manque de maturité de l’éco système sont à citer. Des pistes sont toutefois dégagées pour faire bouger les lignes à savoir développer les actions de communication, promouvoir les plateformes locales telle Farafina Agri-Funding ou encore associer la fédération burkinabè des Fintech pour améliorer la donne.
Trois types de financement agricole
Si pour la plupart des plateformes de crowdfunding, les projets sociaux et généralistes sont mis en avant, la plateforme locale Farafina Agri-Funding est spécialisée et dédiée à l’agriculture. En effet, elle met en relation les Agriculteurs et les Investisseurs. Dans un pays comme le Burkina Faso où l’agriculture est primordiale et où les agriculteurs ont du mal à obtenir des financements, Farafina Agri-Funding apparait comme une alternative. Lancée officiellement en 2018 avec sa participation à Burkina Startup, Farafina Agri-Funding a par la suite eu l’accompagnement du Fonds Burkinabè de Développement économique et social. Farafina Agri-Funding c’est trois types de financement à savoir le Préachat, le Prêt participatif, et la subvention avec pour cibles les promoteurs agricoles, les entrepreneurs, les entreprises et associations de production et de transformation en agriculture et élevage avec une expérience de 2 ans. Afin de bénéficier des services de la plateforme, tout porteur de projet doit s’assurer que son projet est viable et n’excède pas 10 millions de FCFA et s’acquitter de frais de 25.000 FCFA avec 2.5% de commission d’accompagnement plus 2.5% de mise en avant. A ce jour, la plateforme a réussi à financer en totalité 1 projet à hauteur de 1.180.000 FCFA et compte 700 utilisateurs pour 120 projets soumis et plus de 1.000 produits publiés sur Agri-Market.
Quels sont les acteurs et comment fonctionne le financement participatif. M. Simboro donne des précisions :
- Le porteur du projet : initiateur du projet participatif. Il a besoin de fonds
- Les investisseurs ou contributeurs du projet : internautes, personnes morales ou physiques qui financent un projet participatif. Ils apportent chacun une part de financement.
- La plateforme de financement participatif site web, offre aux porteurs et investisseurs un environnement d’échange et de communication, permet les moyens de paiement
Chaque campagne de financement participatif est encadrée par les règles juridiques et les principes de bases.
- Durée de collecte
- Objectif de collecte :
- Si atteint ou dépassé- succès (75% pour les dons)
- Non atteint – échec
- Commission de plateforme : 3-25%
Quelques exemples d’expériences du financement participatif au Burkina Faso listés par M. Djiguemdé.
- Exemple 1 : En 2014, campagne de financement communautaire organisée par Kahitouo Hien et l’institut 2IE à travers le site KissKissBankBank pour lancer des produits à base de chenilles de karité, phase pilote du produit-phare de FasoPro, “Toumou Delice”, dont le coût global du projet est évalué à 50 000 euros. Objectif atteint. Facteurs clés de succès : réseau de connaissances de FasoPro à l’internationale
- Exemple 2 : En 2016, campagne de financement participatif lancé par Oxfam pour moderniser la mini-laiterie de Bittou, et ainsi renforcer la filière locale face aux importations de lait en poudre en provenance de l’Europe notamment. Objectif : récolter 9.528 euros avant la fin du mois de juin dans la même année, la campagne ayant démarré le mois de mai.
- Exemple 3 : En 2016, Maïa Africa a financé à travers la plateforme BlueBees son projet ‘‘Créons un savon pour sauver 100.000 vies du paludisme’’. L’objectif (30.000 euros) a été atteint à plus de 236% (70.921 euros) en mai 2016. Contribution de plus 700 donateurs
- Exemple 4 : En 2017, le Service International d’Appui au Développement (SIAD) a lancé une campagne de Crowdfunding sur le thème des énergies renouvelables et du développement durable. Objectifs : récolter 4000 euros pour financer le démarrage de son projet – Energie Entrepreneur Phase 2. Objectif atteint.
- Exemple 5 : En 2021, Maïa Africa a de nouveau lancé à travers Ulule une campagne dénommée ‘‘Aider les familles déplacées au Burkina’’. Objectif, collecter 25.000 euros pour permettre l’intégration de la pommade anti-moustique MAÏA dans les kits d’hygiène d’urgence distribués aux familles déplacées. L’objectif financier largement atteint à 176% (44.091 euros)
Pierre Oued.
Merci pour le contenu de l article. Tres intéressant z plus d un titre.
Merci beaucoup pour la lecture et le commentaire de revue. Nous sommes convaincu que c’est la vie pour un développement endogène de notre agriculture.
Association ASFEMI