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L’état d’urgence sera réactivé sur toute l’étendue du territoire national du Burkina Faso, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a annoncé lundi le ministre de la Justice Barthélémy Kéré, dans leur traditionnel point presse du Gouvernement.
Le ministre en charge de la Justice, Me Barthélémy Kéré, a annoncé lundi 11 avril 2022, lors de la conférence de presse gouvernementale, que l’état d’urgence suspendu avec la chute de l’ancien régime de Roch Marc Christian Kaboré, sera réactivé sur toute l’étendue du territoire national, pour renforcer la lutte contre le terrorisme. “En pratique il s’agira de réactiver l’état d’urgence, et eu égard de la situation de la lutte contre le terrorisme, il concernera l’ensemble du territoire national“, a fait savoir Me Kéré. Il a expliqué que conformément à la loi, l’état d’urgence a pris fin avec la dissolution du gouvernement à la faveur du coup d’Etat du 24 janvier dernier contre le régime précédent. Un décret sera donc pris pour réinstaurer l’état d’urgence afin de traquer les terroristes, a-t-il dit.
La guerre que les terroristes imposent au pays le met dans une situation où les droits fondamentaux sont mis à mal, a-t-il affirmé. Faisant le point de la situation, le ministre de la justice a déclaré que depuis 2015, plus de 2000 militaires et civils ont été tués, 3683 établissements scolaires fermés – soit 14% des structures éducatives- plus d’une centaine de formations sanitaires fermées et 1 814 283 déplacés internes qui sont confrontés à une crise humanitaire.
“Les mesures que d’aucuns commencent à analyser comme des menaces aux libertés individuelles et collectives sont justifiées par la nécessité de ne pas perturber l’ordre public“, a dit Kéré ajoutant qu’en tout état de cause, les mesures seront encadrées par un dispositif législatif adéquat et la mise en œuvre se fera dans le strict respect de la loi.
Produire localement pour faire face aux défis alimentaires
Un autre ministre était également présent à ce point Presse. Il s’agit notamment du ministre du commerce, Abdoulaye Tall, venu échanger sur la crise alimentaire dans le pays et aussi de l’inflation des denrées alimentaires. En effet selon M. Tall, une possible hausse du prix des céréales est à prévoir. Pour faire face à ce défis , le gouvernement a interdit l’exportation des produits céréaliers et l’ouverture de boutiques témoins qui va permettre d’offrir des céréales à des prix subventionnés soit 6000 F. Même si ces mécanismes n’ont pas réussi à endiguer la hausse des prix, les efforts se poursuivent, fait savoir M. Tall. Autre augmentation en vue, il pourrait s’agir des hydrocarbures. En effet, selon le ministre Tall, “La Russie à elle seule produit 15% du pétrole de la planète et son absence du coup du marché du fait de sanctions dont elle subit du fait de la guerre en Ukraine aura un impact sur le prix et sur la disponibilité du produit’’. Il faut toutefois noter que la dernière hausse du prix du carburant au Burkina remonte à mars 2021 ou le baril se chiffrait à 65 dollars. Actuellement le baril a franchi le coût des 130 dollars mais les prix sont restés les mêmes soit 615 F. Mais le gouvernement travail toutefois à maintenir ce prix à la pompe pour ne pas aggraver le vécu des burkinabè. Le ministre à ensuite fait cas du prix du blé qui a connu une hausse du fait de la guerre en Ukraine et dont les acteurs au plan national ressentent les effets pour parler d’augmentation du prix du pain. En effet, le prix de la tonne de blé est passé de 360.000 à 470.000 F en moins de 6 mois. Les huiles alimentaires et sucre ont également été aussi mentionnées lors de l’intervention du ministre. M. Tall pour finir a lancé une invite à la nation à produire localement pour faire face aux défis alimentaires que nous connaissons actuellement afin de réduire les effets induits de l’inflation.
P.O